18 mois de travaux commenceront en septembre dans le quartier Saint-Jacques à Perpignan dans les Pyrénées-Orientales. De nouveaux logements sociaux vont être construits pour remplacer les anciens, dont la destruction avait fait l'objet de controverses. Mais les habitants craignent pour l'identité de leur quartier et auraient souhaité plus de concertation avec la mairie.
La volonté de démolition de plusieurs îlots de ce quartier populaire dès 2019 avait fait grand bruit dans le quartier. À l'époque, des habitants s'étaient mobilisés pour défendre Saint-Jacques.
Ce dossier a alors rebondi en janvier 2023. Cette fois-là, cinq immeubles avaient finalement été détruits car ils menaçaient de s'effondrer, cet épisode avait de nouveaux émus les habitants de ce quartier populaire et historique de la ville, notamment réputé pour sa forte communauté gitane qui y réside. Les habitants craignaient une "boboïsation" du quartier, au détriment de l'âme de Saint-Jacques.
Nouveaux îlots pour 2026
Le 23 mai dernier, le maire de Perpignan Louis Aliot annonçait, à l'occasion d'une conférence de presse, la construction à venir de 42 nouveaux logements sociaux dans le quartier Saint-Jacques, 36 appartements et six logements individuels. Voici à quoi devrait ressembler la place Puig.
Le coût total du projet est de huit millions d'euros, financés principalement par les bailleurs sociaux. Ces derniers avancent que les constructions sont pensées pour s'adapter à l'architecture du quartier et au mode de vie des habitants. "La population locale apprécie peu les grands espaces partagés, nous avons respecté cela. On a eu beaucoup de demandes de pouvoir étendre son linge. Nous avons également respecté cela avec des terrasses privatives", expose Gilles Sambussy, président du bailleur social Trois Moulins Habitat, qui a été choisi pour le projet.
Nouvelles crispations des habitants
Les habitants n'en restent pas moins sceptiques. "Vous croyez qu'ils vont faire cela ? On en parlera plus tard, on verra bien", lance une habitante, interrogée par France 3 Occitanie. De leur côté, les porte-parole du quartier regrettent le manque de concertation avec la municipalité Rassemblement National. "Nous voulions une réunion générale qui rassemble les habitants du quartier" regrette Nick Gimenez, le patriarche de Saint-Jacques. "On est inquiet sur le choix des futurs locataires. On se demande quelle sélection" craint Kamel Belkebir, du Collectif des habitants de Saint-Jacques.
"Priorité aux habitants du quartier" défend la mairie
Sur ce point, la mairie est claire : "On s'engage à reloger des habitants du quartier, et qui ont vu leur logement soit s'effondrer, ou qui ont dû le quitter car leur logement était indigne. Ces logements bénéficieront aux gens du quartier", confirme Louis Aliot, suivant une obligation de l'État.
Mais avant de les attribuer, encore faut-il les construire... Les chantiers, prévus sur 18 mois, devraient débuter en septembre.
Écrit avec Julia Taurinyà.