Les vautours percnoptères reviennent dans les Pyrénées-Orientales. Le volatile, très célèbre en Egypte, est de passage dans la région pour sa période de reproduction. Échange avec le référent pour les grands rapaces des réserves naturelles catalanes.
De face, il a des allures de punk avec ses plumes qui encadrent sa tête. Le vautour percnoptère, seul vautour à migrer, est de retour dans les Pyrénées-Orientales.
Depuis mi-mars et comme chaque année, trois couples de volatiles ont repris possession de leurs falaises à 1 000 mètres d'altitude dans les vallées du Conflent, de l'Agly et du Vallespir.
Star égyptienne
Les trois couples resteront dans la région jusqu'à mi-septembre, avant de migrer à nouveau vers le détroit de Gibraltar, la Mauritanie, l'Afrique subsaharienne ou l'Egypte. D'ailleurs, le vautour percnoptère est aussi appelé le "vautour d'Egypte".
"On le retrouve souvent dans les pyramides sous forme de sculpture", explique Olivier Guardiole, le référent des grands rapaces des réserves naturelles catalanes.
Période de reproduction
Chaque année, le vautour percnoptère vient dans la région pour se reproduire. "Chaque couple a un ou deux petits par an et en septembre, il repart avec ses jeunes", détaille le technicien des réserves naturelles.
Les jeunes restent trois voire quatre ans en Afrique et c'est seulement après cette période qu'ils viennent s'installer dans un rayon de 200 km autour de leur lieu de naissance pour coloniser des lieux inoccupés.
Olivier Guardiole - référent des grands rapaces des réserves naturelles catalanes
Ainsi, du Gard à la Catalogne du sud, ces vautours migrateurs repeuplent les vallées depuis quelques années.
Suivi de l'espèce
"En l'an 2000, il n'y en avait plus du tout, on a vu leur retour dans la vallée du Conflent en 2005, puis dans celle du Vallespir en 2011, et celles de l'Agly ensuite", se souvient Olivier Guardiole qui suit l'espèce depuis 20 ans.
Bénévoles, associations telles que le Groupe ornithologique du Roussillon, naturalistes ou professionnels, tous suivent de concert l'évolution de l'espèce en menant des recherches dans les falaises pour déceler la présence des oiseaux.
Quand c'est possible, les petits sont capturés et marqués de deux grosses bagues avec un gros numéro permettant de les identifier aux jumelles.
Olivier Guardiole
Ils sont dans l'attente des nouveaux jeunes couples qui pourraient arriver au cours de l'été.