Christian Bourquin accuse Aurélie Filippetti de "ne pas être à la hauteur"

Christian Bourquin, président du Languedoc-Roussillon et l'un des socialistes forts dans le Sud, s'en est pris, samedi, à la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, qu'il a accusée de "lâcheté" et de ne "pas être à la hauteur des intérêts et des enjeux culturels de la région".

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Sur son blog http://www.christianbourquin.com, le président de la région Languedoc-Roussillon et sénateur des Pyrénées-Orientales s'indigne que la ministre, en visite vendredi à Perpignan pour le festival de photojournalisme Visa pour l'image, n'ait pas fait le détour de quelques kilomètres par le camp de Rivesaltes dans les Pyrénées-Orientales.

Ce camp avait accueilli des réfugiés espagnols après 1938, un centre régional de rassemblement des juifs entre 1939 et 1942, des suspects de collaboration au moment de l'épuration, des prisonniers allemands et, après l'indépendance algérienne en 1962, un camp de regroupement de harkis. Il est à cet égard unique au monde, estime l'élu.

Christian Bourquin voudrait voir l'Etat participer au projet qui lui tient à coeur de construire un mémorial à Rivesaltes.

Mais la ministre "ne prête pas la moindre attention au camp de Rivesaltes et se mure dans un lâche silence" depuis plus d'un an et demi, affirme-t-il, en évoquant le "geste symbolique hors du commun" accompli par les présidents français et allemand à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne). Au cours de trois heures "ridicules" auxquelles il a refusé de s'associer "pour ne pas cautionner l'aveuglement" de la ministre, "Madame Filippetti s'est seulement consacrée à démontrer qu'elle n'était pas à la hauteur des enjeux culturels du département des Pyrénées-Orientales", juge Christian Bourquin.














La réaction du ministère de la culture

Samedi soir, le ministère a réagi en soulignant que le déplacement de Mme Filippetti vendredi "avait pour seul objectif de saluer cette manisfestation de dimension internationale sur le photoreportage et de venir à la rencontre des professionnels".
"Quant à la charge mémorielle du Camp de Rivesaltes, elle justifie au plus haut point l'intérêt que lui portent les collectivités territoriales et l'Etat, mais il n'est pas digne d'en faire un sujet de basse polémique", a ajouté le ministère dans un communiqué évoquant "un contexte local marqué par des tensions pré-électorales".
Ce qui reste du camp de Rivesaltes, des centaines d'hectares livrés aux broussailles et quelques baraquements ruinés, a été menacé de destruction. Le projet d'y ériger un mémorial, formé à la fin des années 1990, est resté des années dans les cartons.
Les travaux de construction ont enfin commencé en octobre 2012, sous la maîtrise d'ouvrage de la région Languedoc-Roussillon.
Celle-ci et le département assument pour le moment les 23 millions d'euros de travaux. Ils voudraient que l'Etat participe au tour de table.
"POURQUOI MADAME FILIPPETTI EST UNE CATASTROPHE AMBULANTE DE LA POLITIQUE…" (2)
Il est décidément bien loin le temps d’un Jack Lang rayonnant, capable de donner à l’action culturelle tout le sens qu’elle mérite. Aurélie Filippetti, elle, préfère les visites express et passer à côté des sujets essentiels. Sa visite à Perpignan n’a donc fait que confirmer la réputation qui la poursuit et qui fait d’elle une véritable catastrophe ambulante de la politique. Ceci sur le dos de la culture française.Car, hier, en à peine trois heures, Madame Filippetti ne s’est pas contentée de ne pas prêter la moindre attention au projet de Mémorial de Rivesaltes-auquel d’ailleurs s’intéressent de très nombreux photojournalistes qui, eux, savent tout le poids de l’histoire.

La Ministre de la Culture aura aussi réussi l’exploit de refuser de venir à la rencontre des 1600 élèves du lycée Jean Lurçat qui, à trois cent mètres de là où elle se trouvait, participaient à l’inauguration de la salle de danse que la Région vient de faire construire. Or cet équipement n’a rien d’ordinaire, bien au contraire : Jean Lurçat est le seul lycée de France à posséder un tel niveau d’équipement. Après une salle de musique, une salle d’arts plastiques, ce lycée se voit donc doté d’un outil exceptionnel qui permet d’en faire un fleuron des lycées à vocation artistique au niveau national. Un équipement d’une qualité telle que l’Education Nationale envisage même d’accueillir des résidences d’artistes. La qualité du spectacle présenté hier par les élèves de l’option danse a fait l’admiration des compagnies présentes pour l’occasion. Cela prouve à quel point l’investissement s’avère payant en matière culturelle. Par son absence, Madame Filippetti a une nouvelle fois montrée l’idée aussi étonnante que pitoyable qu’elle se faisait de la fonction qui lui a été confiée et le contraste avec ces élèves rayonnants que j’ai côtoyé est saisissant. J’avais invité Madame Filippetti à constater par elle-même la qualité de leur travail, leur envie de progresser, de donner le meilleur d’eux-mêmes, leur acharnement à progresser. En résumé, je l’avais convié à venir voir comment, ici, à Perpignan, on construisait la culture d’aujourd’hui et de demain. Comme je l’avais convié à faire un geste symbolique fort sur un lieu de mémoire incontournable. A ces invitations, Madame Filippetti a opposé son refus. Un refus significatif de son incapacité à saisir les vrais enjeux culturels non seulement de la la région Languedoc-Roussillon mais du pays tout entier. Voilà pourquoi Madame Filippetti est à elle seule une catastrophe ambulante de la politique.

DEVOIR DE MÉMOIRE, VISA POUR L’IMAGE…AURÉLIE FILIPPETTI RATE LE RENDEZ-VOUS! (1)

La Ministre de la culture n’a pas daigné consacrer plus de trois petites heures aux Catalans. Trois heures ridicules auxquelles je n’ai pas voulu m’associer. Impossible en effet de cautionner l’aveuglement de Madame Filippetti devant l’enjeu véritable et essentiel que cette visite aurait dû consacrer.  Cet enjeu fondamental est celui de la perpétuation de l’histoire de France, et la réalisation concrète du devoir de mémoire, ici même, sur le territoire des Pyrénées-Orientales, à Rivesaltes.

Alors que la semaine dernière, le Président de la République, en compagnie de son homologue allemand, accomplissait un geste symbolique hors du commun à Oradour sur Glane, Madame Filippetti, elle, ne prête pas la moindre attention au camp de rivesaltes, et se mure dans un lâche silence à son sujet depuis maintenant plus d’un an et demi. Avec le 25ème anniversaire du festival Visa pour l’image, Madame Filippetti disposait pourtant d’une symbolique forte pour accomplir un geste décisif. Comment une Ministre de la culture peut-elle être fermée au point de ne pas saisir le lien puissant, le lien naturel entre le photojournalisme et ce lieu majeur de la mémoire qu’est la camp de Rivesaltes? Oui, le Mémorial de Rivesaltes est Visa pour l’Image sont liés non par intérêt mais par nature. Ce lien, il appartenait à la Ministre de la République de le consacrer fortement. Mais au cours de ces trois petites heures de présence, Madame Filippetti s’est seulement consacrée à démontrer qu’elle n’est pas à la hauteur des enjeux culturels du du département des Pyrénées-Orientales. Ceci est atterrant.
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