La prison de Perpignan devient un cluster de la Covid-19 après le dépistage positif de cinq détenus, aussitôt mis en isolement. Le virus aurait été transmis par un prisonnier qui revenait de permission à l'extérieur. Un millier de personnes, personnels et incarcérés, seront testées le 10 novembre.
La prison de Perpignan est passée en "régime fermé" après la découverte de cinq cas positifs à la Covid-19 parmi ses détenus ce début novembre. Les portes des cellules restent fermées dans le centre pénitentiaire, qui compte quatre prisonniers infectés. Une autre personne incarcérée à la maison d'arrêt, qui a présenté des symptômes, est elle aussi contaminée. Elle et ses deux co-détenus, ainsi que les trois autres porteurs du virus du centre pénitentiaire, ont été placés en isolement.
Selon les premiers éléments, le patient zéro du cluster serait un détenu revenu de permission la semaine dernière. "Il n'a pas été dépisté à son retour," regrette Pierre Grousset, agent et délégué syndical UFAP-UNSa Justice.
Mille personnes testées à la prison
Les cas positifs du centre pénitentiaire se sont révélés après les dépistages de 33 détenus réalisés les 4 et 5 novembre. "C'est dommage de ne pas avoir basculé le centre pénitentiaire en régime fermé tout de suite à la découverte du premier cas, considère le syndicaliste. C'est bien d'avoir mené des premiers tests, mais il fallait continuer auprès de tout le monde !"L'administration pénitentiaire a réagi : ce lundi 10 novembre, l'ensemble des personnels et des détenus de la prison de Perpignan seront dépistés. Les modalités de ces tests n'ont pour le moment pas été communiquées.
"Pas de logique"
Les syndicats se disent surpris par les mesures sanitaires de ce deuxième confinement. "On nous dit que cette seconde vague est plus dure, mais les consignes sont bien moins strictes !" assure Pierre Grousset.À l'extérieur, tout s'arrête. Mais nous, on continue le sport en extérieur, on continue la production de masques dans nos ateliers [les autres activités de l'atelier sont arrêtées, NDLR] et on maintient les parloirs. On a heureusement limité leur accès à une personne et un enfant, et encore, sous notre pression ! Il n'y a pas de logique.
"On nous demande de respecter une distanciation physique dans les parloirs. Mais chacun sait que le virus se propage dans l'air et à travers les trous du parloir : au bout d'une heure passée en compagnie d'un détenu dans des boxes de 4 m², il est possible qu'un proche soit contaminé," ajoute Pierre Grousset. L'UFAP-UNSa Justice et Force ouvrière déplorent la légèreté des mesures de sécurité au sein des établissements et demandent notamment la suspension provisoire des parloirs. Au printemps, la prison n'avait enregistré aucun cas de Covid-19.