Un médecin de Saint-Estève, dans la métropole de Perpignan, a décidé de ne plus se rendre en visite, chez des patients non-vaccinés. Il refuse de prendre le risque de contaminer ensuite des malades fragiles.
C'est pour ne plus risquer de contaminer lui-même ses patients les plus fragiles que le docteur Baissas refuse désormais de se rendre au domicile des non-vaccinés.
"Encore ce matin, j'ai eu 3 tests positifs en visite. 3 patients de 86 ans, 87 ans et 59 ans, 3 patients grabataires qui ne se déplacent pas. Donc contaminés par qui ? Par les soignants forcément".
Jean-François Baissas, médecin à Saint-Estève.
Il ne les reçoit plus que dans son cabinet où il estime être davantage en mesure de prendre les précautions sanitaires nécessaires.
VOIR notre reportage à Saint-Estève.
Les visites à domicile ne sont pas obligatoires
Une décision qu'il assume d'autant plus facilement que certains déplacements auprès des non-vaccinés ne lui semblent pas du tout justifiés.
"On est submergé de demandes de tests Covid par des patients non-vaccinés, alors qu'ils n'y ont pas droit puisqu'ils devraient le payer en pharmacie. Ils disent qu'ils ont de la fièvre et c'est faux... Certains n'ont même pas de thermomètre" explique-t-il un peu lassé.
La décision du docteur Baissas lèse-t-elle gravement une partie de sa clientèle ? Pas du tout, selon Jean-Paul Ortiz, président d'un syndicat de médecins. Les visites à domicile n'ont rien d'obligatoire. D'ailleurs, il y en a de moins en moins en France.
"Dans l'immense majorité des pays européens, il n'y a pas de visites à domicile. C'est un système qui s'est beaucoup développé en France par le passé mais qui recule. Cela représente aujourd'hui moins de 10% des consultations des médecins généralistes et beaucoup de médecins traitants ne font pas de visites à domicile".
Jean-Paul Ortiz, médecin à Cabestany et président de la Confédération des syndicats médicaux.
Agé de 66 ans, le docteur Baissas envisage même de réserver bientôt ses visites à domicile aux seuls patients grabataires.