À seulement 27 ans, un employé d'une poissonnerie de Perpignan devient champion du monde des écaillers. Une belle victoire pour Anthony Van Vegchel qui a découvert le métier d'écailler par hasard. Rencontre.
Il est très fier Anthony, heureux de ramener ce titre prestigieux en France et surtout chez son employeur à Perpignan (Pyrénées-Prientales). Anthony Van Vegchel travaille dans un restaurant poissonnerie très réputé de la ville et à seulement 27 ans, il vient de remporter le titre de champion du monde face à dix pays concurrents.
Ces mondiaux étaient très importants pour moi. Ça a été une bonne remise en question et je voulais me prouver de quoi j'étais capable.
Anthony Van Vegchel, champion du monde 2024 des écaillers
Rapidité et qualité
Le concours s'est déroulé ce 21 octobre 2024 aux Sables d'Olonne sur le Village du Vendée Globe. Pendant que certains découvraient des voiliers taillés pour parcourir les océans, d'autres se sont affrontés en travaillant les produits de la mer. Une ambiance coquillages et crustacés des plus sérieuses dans laquelle se sont plongés les meilleurs écaillers du monde pour un concours qui valorise toute une filière.
Déjà sacré champion de France, Anthony le Perpignanais a su se démarquer de ses concurrents parmi les quatre épreuves imposées grâce à sa dextérité, ce qui lui a permis de gagner des points bonus.
L'épreuve dans laquelle j'ai excellé, c'est la rapidité. Mais au détriment de la rapidité, j'ai favorisé la qualité et c'est ce qui a joué en ma faveur.
Anthony Van Vegchel
Anthony insiste sur le fait qu'il ne suffit pas d'ouvrir parfaitement des huîtres pour être un bon écailler. Chaque jour, il manipule ainsi toute la palette des coquillages et crustacés qui composent un plateau de fruits de mer.
La consécration d'un autodidacte
Rapide, le Perpignanais est aussi et surtout un créatif. Il a su convaincre avec ses idées dans un métier pour lequel Anthony s'est pris de passion il y a huit ans après avoir croisé le chemin de celui qui allait devenir son patron, Adrien Boniface.
C'est un métier que j'ai appris sur le tas. C'est grâce à mes patrons que j'ai découvert toute l'étendue de ce métier. Avant de rencontrer Adrien, je faisais et je livrais des pizzas. J'ai commencé ce métier parce qu'il a cru en moi.
Anthony Van Vegchel
Avant d'être livreur, Anthony avait obtenu un diplôme d'aide à la personne. Le métier d'écailler, il ne le connaissait pas. Pas de quoi inquiéter le patron du restaurant poissonnerie qui a decelé en lui un potentiel. Il se félicite aujourd'hui d'avoir donné sa chance à ce jeune sans expérience mais avec la soif d'apprendre.
C'est clair que quand Anthony est arrivé chez nous, il ne savait pas ouvrir une huître. Il ne savait peut-être même pas ce que c'était. Je crois que le jeu du couteau, ça lui a plu. Petit à petit, on lui a montré, il s'est formé, il a beaucoup travaillé. Anthony vient de franchir une belle étape mais je pense qu'il peut aller encore plus loin.
Adrien Boniface, Directeur des poissonneries Boniface
Une opportunité qu'Anthony est bien déterminé à saisir. Cet autodidacte vit aujourd'hui son métier comme une véritable passion au service des papilles de la clientèle. Avec la même envie qu'à ses débuts, le Perpignanais aspire à poursuivre dans cette voie tout en inspirant d'autres jeunes par le biais de formations pour les aider à atteindre "le perfectionnement de soi-même".