Faute de pouvoir appliquer le protocole sanitaire sans mettre en péril sa rentabilité, un restaurateur de la commune très touristiques de Villefranche-de-Conflent dans les Pyrénées-Orientales ne rouvrira pas avant fin juin. Seule subsiste la vente de menus à emporter.
Un crève cœur. Ce mardi 2 juin, tandis que les terrasses s’animent autour de lui à Villefranche-de-Conflent, Julien Blaya restaurateur depuis 8 ans n’ouvrira pas les portes de son établissement.
"J’ai une toute petite salle de douze tables et pas de terrasse. Passer à six tables, ce n’est pas rentable. J’aurais trop de frais à assumer et je ne peux pas dire aux gens que je refuse des réservations pour deux personnes. Ce ne serait pas correct", explique-t-il la mort dans l’âme.
Une situation financièrement et humainement complexe
Depuis la mi-mars ses deux salariés sont au chômage. "On est une entreprise familiale avec mon épouse. Ma serveuse travaille avec nous depuis quatre ans et j’ai deux apprentis sur le carreau. Ce sont mes bébés ! Alors oui, c'est dur". Julien Blaya espère que des aides de l’Etat perdureront au moins pour le mois de juin afin de l’aider à faire face mais à ce jour aucune certitude.Ce sont mes bébés ! Alors oui, c’est dur
Des clients solidaires
Depuis le début du confinement, ce restaurateur a mis en place des plateaux repas à emporter. 100 à 150 par semaine, le maximum qu’il puisse préparer seul. "Ca me maintient à flot. On va dire que je vivote grâce à ça. Et puis surtout ça maintient le lien social. Les clients ont été présents et me témoignent encore leur soutien", estime-t-il.Déjà une quarantaine de menus à emporter réservés pour la fête des mères. Et des propositions d’achats de repas anticipés pour le jour d’une éventuelle réouverture. "Quand j’ai posté sur les réseaux sociaux que je n’ouvrirai pas le 2 juin, j’ai reçu une centaine de messages de soutien. Je réponds à mes clients que j’aurai surtout besoin d’eux quand j’ouvrirai, j’espère avant la fin du mois de juin si les mesures s’assouplissent un peu", raconte Julien Blaya.
Je réponds à mes clients que j’aurai surtout besoin d’eux quand j’ouvrirai
En attendant, ce restaurateur regarde la vie reprendre autour de lui. Que ce soit à Perpignan quand il va y faire ses achats, ou dans son village de Villefranche de Conflent. Les premiers visiteurs sont déjà venus en nombre ce week-end flâner dans les rues de ce village fortifié même si la visite des remparts, du château et des grottes restent encore fermée au public.