Maître Jean Codognès, l'avocat de la conductrice du bus, se dit "convaincu qu'il y a eu un dysfonctionnement majeur" au niveau des barrières, et dit ne pas faire confiance à l'enquête préliminaire menée par la SNCF.
Cela fait un mois aujourd’hui. Le 14 décembre dernier, peu après 16 heures, un bus scolaire et un TER entraient en collision à Millas, dans les Pyrénées-Orientales, sur un passage à niveau. Le bilan de cet accident est lourd : six enfants au total ont perdu la vie.
L’instruction, pour connaître les circonstances du drame et les responsabilités, commence juste. Au passage à niveau n°25, toujours fermé, les traces de la violence de l’accident sont encore visibles.
Les semaines passent mais une question demeure : les barrières du passage à niveau étaient-elles levées ou baissées ?
Au total, trois enquêtes sont en cours.
"Je n'ai pas confiance dans l'enquête préliminaire"
Un premier audit de la SNCF a rapidement affirmé que tout avait bien fonctionné. Mais maître Jean Codognès, l’avocat de la conductrice du bus, dénonce le rôle de la SNCF dans l’enquête préliminaire :
C'est extrêmement choquant qu’une partie impliquée directement dans l’accident puisse être juge et experte. Si vous me demandez si j’ai confiance dans l’instruction, la réponse est oui. Si vous me demandez si j’ai confiance dans l’enquête préliminaire, la réponse est non.
Sa cliente a été mise en examen le 20 décembre pour "homicides et blessures involontaires par imprudence". Aujourd’hui hospitalisée dans une unité psychiatrique selon Le Parisien, elle maintient sa version des faits, à savoir que les barrières étaient levées et que la sonnerie d’alarme ne fonctionnait pas lorsqu’elle s’est engagée sur le passage à niveau.
Une version contredite par les premières "constatations matérielles" dont avait fait état le procureur de Marseille, Xavier Tarabeux, mais à laquelle croient de nombreuses personnes : une pétition lancée en ligne en soutien à la conductrice a recueilli plus de 60 000 signatures.