L'ex-avocat de Perpignan condamné à 30 mois de prison ferme

Un ancien avocat jugé pour complicité de détention et de transport de stupéfiants a été condamné, jeudi, à 30 mois de prison ferme et à l'interdiction définitive d'exercer la profession d'avocat, par le tribunal correctionnel de Marseille. 3 ans avaient été requis contre lui par le procureur.

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L'homme était aussi poursuivi pour association de malfaiteurs et violation du secret de l'instruction.

L'homme, 36 ans, qui comparaissait libre, n'a pas été placé sous mandat de dépôt. Il avait déjà purgé deux mois de détention de janvier à mars 2013 et un juge d'application des peines devra décider de l'aménagement de sa peine.
Avocat de deux personnes mises en examen dans le cadre d'un trafic portant sur 252 kilos de cocaïne entre les Pays-Bas et les Pyrénées-Orientales, il avait communiqué de 2011 à 2013 des informations au chef présumé de l'organisation, Christian Parent, décrit comme le parrain de la drogue du milieu perpignanais.

Une saisie de 172 kilos avait été opérée en juillet 2011 dans une villa près de Perpignan mais les trafiquants, prévenus par l'avocat, avaient toutefois pu récupérer plus de 70 kilos de drogue.

L'accusation avait réfuté l'argument de la peur évoqué par l'ancien avocat lorsque Philippe Fournier, client qu'il assistait en garde à vue, lui avait demandé de prévenir son épouse qu'il "restait de la marchandise".

Le procureur, dans son réquisitoire, a dénoncé un avocat, qui "a sciemment collaboré avec une organisation criminelle et a fait le choix de la morale des voyous".
"Il a voulu aller trop vite, trop loin, du mauvais côté et il s'est foudroyé", a plaidé son défenseur, Me Vincent Pénard, attribuant à nouveau son comportement à la peur. Sur une écoute, un trafiquant incarcéré déclare à son épouse: "L'avocat, il était mort de trouille.".

Mais l'ancien avocat a aussi reconnu avoir cédé à l'appât du gain. "On lui offre 20.000 euros d'honoraires, a dit son avocat. C'est plus de la moitié de son bénéfice annuel alors qu'il a des problèmes pour payer ses charges sociales".
Il a également avoué avoir cédé aux sirènes médiatiques, voyant dans ce dossier un tremplin pour sa carrière après seulement cinq années d'exercice comme spécialiste du droit de la construction.

A l'époque membre de la commission de discipline du barreau de Perpignan, il se présentait comme un "avocat prometteur issu d'un milieu modeste".
"Il a dans la tête l'image de l'avocat avec des chaussures impeccablement cirées et la Rolex au poignet", a plaidé Me Pénard qui a également décrit l'exercice très particulier et "la marge de manoeuvre ridicule" des avocats pénalistes.

"L'avocat est pris entre la loi et les voyous. Pour le pénaliste, il y a des moments où il est à la mode puis il a de mauvais résultats et sa notoriété baisse", a-t-il expliqué.

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