A Ille-sur-Têt (Pyrénées-Orientales) samedi 29 octobre au soir, un homme de 60 ans s'est donné la mort par immolation. Une fois sur place, les gendarmes et pompiers ont découvert un autre corps, sa femme, visiblement tuée par strangulation.
Un homme de 60 ans s'est donné la mort par immolation après avoir tué sa compagne samedi 29 octobre, à Ille-sur-Têt, à l'ouest de Perpignan, a appris France 3 Occitanie. Selon les premiers éléments de l'enquête, le sexagénaire a appelé sa sœur, qui a ensuite contacté les gendarmes peu après 18 heures. Ils se sont rendus sur place dans la foulée et ont découvert un véhicule en feu.
Peu après, les pompiers des Pyrénées-Orientales ont été appelés par des témoins de la scène, apercevant des flammes dans le jardin attenant à la maison. Lorsque les pompiers sont arrivés sur place, ils ont attendu que la zone soit sécurisée par les gendarmes pour intervenir. Les soldats du feu ont ensuite éteint les flammes sur le corps de l'homme, puis constaté sa mort.
En entrant dans la maison, les autorités ont découvert la femme de ce dernier, âgée de 40 ans, recouverte d'une couverture. Selon les premières constatations des pompiers, elle portait des traces rouges sur le corps et au niveau du cou, laissant penser à une mort par strangulation.
Enquête ouverte pour meurtre sur conjoint suivi d'un suicide
Une information tempérée par le procureur de la République de Perpignan, Jean-David Cavaillé, qui explique qu'aucune raison apparente ne justifie pour l'heure la mort de la femme, née en 1982. "Ce sont les autopsies qui détermineront les causes de leurs morts", poursuit-il. Elles auront lieu en début de semaine prochaine.
Une enquête est ouverte pour meurtre sur conjoint suivi d'un suicide. Elle a été confiée aux gendarmes de la brigade de recherches de Prades. Ce dimanche 30 octobre, deux véhicules et un fourgon de gendarmes bloquaient l'accès à la maison.
Des violences conjugales dénoncées durant l'été
Le couple avait une fille de quatre ans, non-présente au moment des faits. Elle a depuis été confiée à l'aide sociale à l'enfance, afin de déclencher une cellule d'accompagnement. "Ils venaient de l'inscrire à l'école maternelle", détaille William Burghoffer, le maire de la ville, contacté par France 3 Occitanie. En coordination avec la directrice de l'établissement concerné, l'élu va s'assurer de tout mettre en place (soutien psychologique, etc.) pour faire face aux besoins des enfants lors de la rentrée le 7 novembre.
Il les décrit comme des administrés discrets, qu'il connaissait peu. "Au-delà du meurtre, ce qui me touche tout particulièrement, c'est la petite qui se retrouve sans parents", déplore l'édile. Selon ses informations, le couple était séparé depuis peu. Un renseignement confirmé par le procureur de la République
Durant l'été, la victime avait dénoncé des violences de la part de son conjoint, qui n'avait pu être caractérisées, apprend l'AFP. Dans des messages envoyés au cours du mois d'octobre, la quadragénaire affirmait toutefois que la séparation se passait bien, dit le parquet.
122 femmes tuées en 2021
Chaque année en France, 219 000 femmes sont victimes de violences de la part de leur ancien ou actuel conjoint. En 2021, 122 femmes ont été tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. En 2022, sans compter celui d'Ille-sur-Têt, le collectif #NousToutes dénombre pour le moment 107 féminicides.
Si vous êtes témoin ou victime de violences conjugales, sexistes ou sexuelles, vous pouvez contacter le 3919 (appel gratuit depuis un fixe ou un mobile) ouvert 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. L'appel est anonyme et ne figure pas sur les factures de téléphone.
Vous pouvez également signaler ces violences en ligne sur le site du service public, qui propose aussi un moteur de recherche pour trouver un commissariat ou une gendarmerie à proximité, qui a obligation de prendre votre plainte.