La ville de Barcelone a décrété une journée de deuil ce lundi 31 juillet 2023 après la mort d'une jeune femme de 29 ans, tuée par son compagnon de 34 ans dans la nuit de samedi à dimanche. Si l'enquête le confirme, ce serait le neuvième féminicide depuis le début de l'année en Catalogne.
"Ni una menys !", pas une de moins en français, c'est le slogan qui a été affiché sur tous les bâtiments publics de la capitale catalane. Toute la ville s'est mobilisée ce lundi 24 juillet 2023 pour dire son rejet des violences sexistes. Barcelone a une nouvelle fois activé son "protocole de deuil" au lendemain de la mort d'une jeune femme de 29 ans dans le quartier de Nou Barris.
Une minute de silence a été observée à 12 heures précises, Plaza Sant Jaume, devant l'hôtel de ville, en présence de Jaume Colliboni, le maire de Barcelone et de Pere Aragonès, le président de la Generalitat. Une centaine de personnes se sont également rassemblées devant le numéro 66 de la Carrer de Sant Iscle, où a eu lieu le drame. Un bouquet de fleurs a été déposé à la mémoire de la jeune femme, avant que la foule ne rejoigne le siège du ditsrict de Nou Barris pour une nouvelle minute de recueillement.
Tuée par son compagnon de 34 ans
Les Mossos d'Esquadra, les policiers catalans, avaient reçu un appel vers deux heures et quart du matin ce dimanche pour un possible homicide. Arrivés sur les lieux, les secours n'ont pu que constater le décès de la jeune femme. Le meurtrier présumé, son compagnon, âgé de 34 ans, a été interpellé sur place. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes du crime mais selon les premiers éléments, il n'y a pas d'antécédents de violence au sein du couple.
Jaume Collboni, le maire de Barcelone, a aussitôt exprimé sa "profonde tristesse" sur les réseaux sociaux, et transmis ses condoléances à la famille et aux amis de la victime. "Nous devons travailler pour construire une société où les femmes sont en sécurité et respectées", a-t-il notamment écrit sur Twitter.
De son côté, Tània Verge, la ministre de l'Égalité et des féminismes de la Catalogne, a également condamné les événements sur les réseaux : "Une douleur immense pour ce nouveau meurtre d'une femme en raison de la violence sexiste dans notre pays (...) Mettre fin à cette violence structurelle à l'égard des femmes est l'affaire de tous."
Si l'enquête le confirme, ce sera la neuvième femme qui meurt cette année suite à des violences sexistes en Catalogne. Selon les chiffres de la Generalitat, les plaintes pour violences sexuelles représentent 8 % de tous les crimes commis à Barcelone. Des plaintes qui ont considérablement augmenté en 2023, avec une hausse de 27,4 % par rapport à l'année dernière, comme le précise le site totbarcelona.
Augmentation de la violence masculine
L'Espagne a été le premier pays en Europe à adopter une loi faisant du sexe de la victime une circonstance aggravante en cas d'agression. Depuis 2003, depuis qu'elle les comptabilise officiellement, plus de 1 100 femmes ont été tuées par leur conjoint dans le pays.
En 2017, un pacte national contre la violence de genre a octroyé un budget d’un milliard d'euros sur cinq ans pour la lutte contre les violences faites aux femmes.
Depuis le 1er janvier 2022, la définition du féminicide a été également élargie et ne concerne plus les seuls cas de meurtre d'une femme au sein d'un couple ou entre ex-conjoints. Le terme caractérise désormais aussi les féminicides dits "familiaux" (le meurtre d’une femme par un membre masculin de sa famille), "sexuels" (le meurtre d’une femme par un homme qu’elle ne connaît pas à la suite d’une agression sexuelle), "sociaux" (le meurtre d’une femme par un homme à la suite d’une agression non sexuelle) et "par procuration" (le meurtre d’une femme par un homme comme moyen de causer préjudice à une autre femme).