"L'affaire de la gifle" ne sera pas jugée avant un an. Le maire de Saint-Cyprien devait comparaître, jeudi, devant le tribunal correctionnel de Perpignan pour "violences aggravées" envers un conseiller municipal d'opposition, décédé quelques mois après l'altercation. Le dossier est étudié depuis 2019, mais l'affaire a été jugée trop complexe.
Il faudra attendre encore un an avant que l'affaire soit jugée. Ce vendredi 30 novembre 2023 l'affaire de la gifle impliquant le maire de Saint-Cyprien, Tierry Del Poso, a été renvoyée au 2 décembre 2024. Raison invoquée : la complexité du dossier.
La vérité fait peur.
Alain Scheuer, avocat d'Isabelle Jouandet
"Monsieur le procureur de la république n'avait semble-t-il pas lu mes écritures pour être sûrs que l'on puisse plaider aujourd'hui. S'ils avaient voulu prendre le dossier, je plaidais une minute pour expliquer pourquoi il y avait eu un crime. Ils ne peuvent même pas regarder le dossier et sont obligés de renvoyer au juge d'instruction", peste Alain Scheuer, avocat d'Isabelle Jouandet l'épouse du défunt.
Altercation
En 2016 une altercation avait éclaté entre Thierry Del Poso, maire de Saint-Cyprien et un élu d’opposition, Jean Jouandet, alors âgé de 78 ans. Des coups étaient portés à l’encontre du conseiller municipal, qui décédera quatre mois après.
État de santé dégradé
Selon Isabelle Jouandet son épouse, cette altercation aurait précipité le décès de son mari. Elle estime que le maire aurait lourdement aggravé l’état de santé de son époux déjà affecté par une pathologie cardiaque. "Ce qui s'est passé est abject. On a voulu traiter ça comme une petite gilflette et trois coups de règles sur les doigts du maire. Ce n'est pas possible...
Je ne pense pas que monsieur Del Poso ait voulu donner la mort, mais je pense qu'il n'a pas pris la mesure des conséquences de son acte.
Isabelle Jouandet, veuve de Jean Jouandet, partie civile
Le maire plaide la légitime défense
Selon le maire de Saint-Cyprien Thierry Del Poso, son rival aurait donné le premier coup. Il plaide la légitime défense. Il n'était pas présent à l'audience jeudi et son avocat a refusé de s'exprimer.
Avec ce renvoi, Isabelle Jouandet ne désespère pas, et ira au bout de la procédure, pour la mémoire de son époux. Son avocat envisage de porter plainte contre l'État pour déni de justice
Écrit avec Guillaume Richaud.