C'est le courrier que Marie, la mère d'Océane, aurait dû trouver après le suicide de sa fille. Mais heureusement, cette maman des Pyrénées-Orientales a découvert la lettre dans un tiroir avant que le pire n'arrive. Le programme pHARe de prévention et de lutte contre le harcèlement scolaire est pourtant actif dans le collège d'Ille-sur-Têt où étudie l'adolescente.
La médiatisation de ce qui ressemble à une affaire de harcèlement scolaire commence par le post d'une mère sur Facebook, publié le 13 février et intitulé "AUJOURDHUI J’AI ÉCHAPPE AU PIRE".
Marie, 34 ans, se présente comme la maman d'Océane 13 ans, scolarisée au Collège Pierre Fouché d'Ille-sur-Têt, dans les Pyrénées-Orientales. Elle explique avoir trouvé une lettre d'adieu de l'adolescente dans un tiroir en rangeant sa chambre.
Cette mère lance alors un appel sur les réseaux sociaux, photo du courrier de son enfant à la clé, pour que "les institutions" agissent et sanctionnent les harceleurs avant que les jeunes ne se suicident...
Depuis la publication de notre article, le post Facebook a été supprimé.
Le collège alerté à plusieurs reprises
"Océane est une petite fille timide, douce, gentille et pleine de vie. Océane est harcelée depuis maintenant plusieurs semaines par une de ses camarades du collège. Insultes, brimades, isolement..." explique Marie.
Selon elle, plusieurs alertes de sa part et de celle du beau-père d'Océane ont été faites auprès du collège dans les semaines précédentes.
J’ai alerté à plusieurs reprises le collège. La CPE a été informé 2 fois !! Et malgré tout ça Aucun changement aucune amélioration. Son beau père [c]’est déplacé à plusieurs reprises là aussi aucune amélioration. J’ai contacté la principale adjointe du collège qui a fait du mieux qu’elle a pu et pour qui d’après elle Le conflit [été] clos.
Marie, mère d'Océane.Extrait du post Facebook.
"Une lettre d'adieu qui a fait exploser mon cœur de maman"
La jeune Océane parle "de partir" à cause d'une pression scolaire trop forte de la part d'une autre élève "qui ne lui rend pas la vie facile", des moqueries mais aussi de l'isolement qu'elle subit.
Si je me suis [fais] partir, dis toi que je serais mieux là haut au paradis surement.
Océane, 13 ans, collégienne à Ille-sur-Têt.Extrait de la lettre d'adieu publiée sur Facebook.
Le soutien et les explications du rectorat de Montpellier
Dès le 14 février, la rectrice de l'académie de Montpellier communiquait sur cette affaire. Elle apporte son soutien à la famille de l'adolescente et explique avoir mobilisé la directrice des services de l'Education nationale des Pyrénées-Orientales, la Principale du collège et que le rectorat travaille avec le procureur de la République de Perpignan qui a été également alerté par la famille.
Le collège Pierre Fouché est engagé dans le programme pHARe de prévention et de lutte contre le harcèlement. La cheffe d’établissement a saisi ce jour son équipe pHARe afin de prendre en charge cette situation et de mettre en oeuvre le protocole de traitement du harcèlement.
Sophie Béjean, rectrice de l'académie de Montpellier.Communiqué du rectorat.
La rectrice assure la famille de l'entière mobilisation des services du rectorat et met en avant le programme pHARe contre le harcèlement scolaire.
Elle rappelle que depuis la loi du 2 mars 2022, "le harcèlement scolaire est désormais reconnu comme un délit pénal qui pourra être puni jusqu'à 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende".
Enfin Sophie Béjean précise que, dans les collèges et les lycées, une procédure disciplinaire peut à présent être enclenchée lorsque des élèves commettent des actes de harcèlement, notamment de cyberharcèlement, y compris à l'encontre d'élèves scolarisés dans un autre établissement que le leur.