Le graal à portée du fusil. Martin Fourcade a l'occasion, ce jeudi à midi, de devenir le sportif français le plus titré des Jeux olympiques d'hiver et ainsi de dépasser Jean-Claude Killy. Le Catalan doit pour cela conserver son titre en biathlon individuel, aux J.O de Pyeongchang.
Le défi immense que le Français s'était lancé avant ces Jeux prend corps. Et lui tend même désormais les bras.
Lui qui s'était lancé à l'assaut du record de Jean-Claude Killy et de son triplé légendaire aux Jeux de Grenoble en 1968 (descente, slalom, slalom géant) se trouve désormais en position de le dépasser.
Après son douloureux échec de dimanche sur le sprint, Fourcade, vexé, a en effet pris une revanche éclatante lundi en décrochant la médaille d'or de la poursuite. Avec ses trois médailles d'or, il a donc rejoint Killy alors qu'il lui reste encore quatre courses en Corée du Sud (Individuel, mass start, relais mixte et relais).
Quatre occasions, quatre opportunités pour entrer dans l'Histoire.
"Rejoindre Jean-Claude Killy et un autre immense champion que j'admire, Tony Estanguet, c'est une joie immense, je suis extrêmement fier et les Jeux ne sont pas finis", avait-il lancé juste après avoir remporté sa 3e médaille d'or.
Et la course de ce jeudi, un 20 km en individuel, qu'il affectionne tout particulièrement et qu'il a remporté il y a quatre ans à Sotchi, est une bonne occasion, même s'il dit préférer le relais : "La médaille en relais, c'est maintenant mon objectif prioritaire de ces JO, devant l'individuel et la mass start", a-t-il ainsi affirmé.
La suite sera "beaucoup plus facile"
Jean-Claude Killy, beau joueur, ne prendrait en tout cas pas ombrage d'être dépassé par Martin Fourcade. Les deux hommes se connaissent et s'apprécient.
Le rejoindre au palmarès lundi était "quelque chose de géant", avait souligné le Pyrénéen. "Je souhaite le remercier, il m'a envoyé un message dimanche pour me réconforter" après sa mauvaise course en sprint.
"Toutes ces marques de soutien que j'ai reçues ça m'a donné beaucoup d'énergie", a insisté Fourcade.
Son entrée ratée dans ces JO l'a peut-être paradoxalement mis sur les rails. Sa vexation lui a servi de moteur. Son soulagement pourrait prendre la suite comme il l'a expliqué, assurant que son titre obtenu lundi allait rendre la suite "beaucoup plus facile".
Le piège à éviter pour Fourcade c'est désormais de "retomber dans un excès de relâchement" comme il l'a également anticipé.
Mais au vu de sa démonstration lundi, il apparaît comme le grand favori. Un statut qui l'a peut-être gêné au début des JO, mais plus maintenant...
Verdict à midi !