L'Etat débloque 1,5 million d'euros pour que le Train Rouge du pays cathare et du Fenouillèdes continue de circuler

C'est une bouffée d'oxygène pour le Train Rouge du Fenouillèdes. L'Etat a alloué une enveloppe de 1,5 million d'euros pour des travaux d'entretien. Cette aide doit garantir la saison touristique de l'été 2022. Mais au-delà, la pérennité de cette ligne qui relie Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) à Saint-Martin-Lys (Aude) n'est toujours pas assurée.

Le Train Rouge du pays cathare et du Fenouillèdes circulera bien l'été prochain. L'Etat a annoncé mardi 21 décembre mettre 1,5 million d'euros sur la table pour assurer sa saison 2022. Ce train essentiellement touristique connaît une popularité grandissante, mais il est menacé de suspension, faute de financements. En effet, ce coup de pouce momentané, qui vise à réaliser des travaux d'entretien, ne garantit en rien la survie de la ligne à long terme.

Soutien ponctuel de l'Etat

"Les trains touristiques n’ont pas de statut spécifique", explique Jean-Pierre Fourlon, président du syndicat mixte TPCF (Train du Pays Cathare et du Fenouillèdes), qui exploite la ligne. "Les TGV sont gérés par l'Etat, les TER par la région, mais les trains touristiques n'ont pas d'autorité organisatrice. Nous sommes en quelque sorte tolérés.

En circulation depuis 2002, la ligne du Train Rouge avait déjà fait l'objet de travaux d'urgence au printemps 2021, menés par SNCF Réseau, afin d'assurer la saison estivale. "Les dernières inspections de la voie ferrée menées en septembre 2021 ont révélé de nouvelles dégradations", précise par communiqué le préfet de Région Occitanie.

Afin que les circulations ne soient pas suspendues dans la partie traversant les Pyrénées-Orientales sur la section Rivesaltes-Caudies, l’État débloque une enveloppe exceptionnelle de 1,5 M€ pour que SNCF Réseau puisse procéder à des travaux au printemps 2022.

Préfet de Région Occitanie

Communiqué du mardi 21 décembre

"Apprendre 3 jours avant Noël qu'il y a 1,5 million d’euros sur la table, c’est forcément une bonne nouvelle. Je me félicite que l’Etat - garant de l’aménagement du territoire - reprenne la main sur ce dossier", se réjouit Jean-Pierre Fourlon. 

Cette enveloppe sera consacrée à réaliser des travaux d'entretien de rattrapage sur la ligne. 

L'incertitude persiste

Pour autant, cet investissement ne traduit pas un engagement à long terme de l'Etat et de la SNCF. "C'est un soulagement, mais qu'en est-il ensuite ?", s'interroge Jean-Pierre Fourlon. 

Il est question de nouvelles discussions sur la gestion de ce train, ce qui veut dire entre les lignes que la SNCF maintient sa volonté de s’en débarrasser et cherche à savoir qui va la reprendre en charge

Jean-Pierre Fourlon

Président du syndicat mixte du TPCF

"Il faut trouver 1 million d'euros supplémentaires pour assurer une prolongation au-delà de l’année 2022", souligne Jean-Pierre Fourlon. "On ne sait pas encore si on va pouvoir faire circuler les trains pendant les travaux. Ce serait dommage de devoir annuler des réservations. Quand les clients partent, on ne les retrouve pas. En matière touristique, c’est une catastrophe."

La ligne du Train Rouge assure aussi un transport de fret, notamment avec l'usine "La Provençale". Mais cette partie de l'activité s'est drastiquement atrophiée. "Avec la fermeture des usines Imerys, à Saint-Paul ou Caudiès, c'est un trafic non-négligeable qui a disparu pour la SNCF. Elle entretenait la ligne tant que les usines étaient ouvertes, mais a cessé de le faire quand il n'y a presque plus eu de fret", raconte Jean-Pierre Fourlon.

Une popularité grandissante

Pour résister, le Train Rouge mise donc surtout sur son activité touristique. "La ligne connaît un succès croissant, le nombre de passagers augmente chaque année", avance Yves Guimezanes, responsable d'exploitation du Train Rouge.

Considérant la popularité que le train commence à avoir et le développement qu’il apporte dans la vallée, ce serait une aberration économique de l'arrêter !

Yves Gamezanes

Responsable d'exploitation du Train Rouge

Pour les exploitants, c'est par la diversification des activités que passera la survie du Train Rouge. "En plus du train de Noël et de la saison estivale, nous développons des offres à l'année, avec des voyages sensoriels, qui amènent les passagers à des dégustations œnologiques et des visites du patrimoine", détaille Yves Gamezanes. "Aujourd'hui, notre clientèle veut pouvoir visiter un château cathare, faire une randonnée, monter son vélo à bord, aller faire rafting ou du canyoning", énumère Jean-Pierre Fourlon. "Cet été, 2/3 des passagers du train pratiquaient aussi le vélorail", souligne-t-il. Une nouvelle activité lancée en 2021 par le TCPF.  

Les idées foisonnent, mais les financements continuent de faire défaut. "Selon la SNCF, un investissement supplémentaire de 7,5 à 10 millions d'euros serait nécessaire pour assurer une pérennité à dix ans", rapporte Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région en charge des transports, dans L'Indépendant.

Des discussions devraient être organisées prochainement entre les différents acteurs pour statuer sur le sort du Train Rouge.

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