L'écrivain et journaliste Dominique Bona, 59 ans, a été élue jeudi à l'Académie française au fauteuil de Michel Mohrt, devenant la huitième femme immortelle accueillie sous la Coupole sur 40 membres et la sixième siégeant aujourd'hui.
Dominique Bona a obtenu 15 voix au premier tour de scrutin, contre 8 à Philippe Meyer (29 votants), a précisé dans un communiqué l'Académie, fondée en 1635 par Richelieu, chargée de veiller au respect de la langue française et d'en élaborer le dictionnaire. Six bulletins blancs étaient aussi marqués d'une croix.
Dix candidats briguaient le fauteuil de l'historien et romancier, décédé le 17 août 2011 à l'âge de 97 ans, et qui avait été élu au fauteuil 33 le 18 avril 1985.
Dominique Bona native de Perpignan
Née le 29 juillet 1953 à Perpignan dans une famille catalane, agrégée de lettres modernes et récompensée par de nombreux prix littéraires, Dominique Bona est la fille de l'écrivain et journaliste Arthur Conte, ancien président de l'ex-ORTF (médias audiovisuels nationaux).
Elle est la huitième femme élue dans l'histoire de l'Académie française (deux sont aujourd'hui décédées) et sera désormais le plus jeune membre à siéger sous la Coupole. Le benjamin de la vénérable institution était jusqu'ici Jean-Christophe Rufin, né le 28 juin 1952, élu en 2008 à l'âge de 56 ans.
Dominique Bona prix Renaudot 1988
L'âge limite pour se porter candidat est 75 ans depuis 2010. Critique pour le Figaro littéraire et le Journal du Dimanche, elle a également travaillé pour France Inter et France Culture de 1976 à 1980. Auteur de plusieurs romans tels "Les Heures volées", "Le Manuscrit de Port-Ebène", prix Renaudot en 1988, "Malika", prix Interallié en 1992, Dominique Bona est aussi une biographe de renom.
On lui doit notamment un livre sur la relation entre le frère et la soeur Claudel intitulé "Camille et Paul", ainsi qu'un texte sur l'écrivain Stephen Zweig. Dominique Bona a également reçu le Grand Prix de la biographie de l'Académie française pour "Romain Gary" en 1987.
Elle est par ailleurs membre du jury du prix Renaudot.
C'est seulement en 1980 que l'Académie française a admis sa première femme: Marguerite Yourcenar, disparue en 1987, auteur des "Mémoires d'Hadrien".
Depuis, l'assemblée a accueilli Jacqueline de Romilly en 1988 (décédée en 2010), Hélène Carrère d'Encausse en 1990, Florence Delay en 2000, Assia Djebar en 2005, Simone Veil en 2008 et Danièle Sallenave en 2011.
Dernier immortel en date à avoir été élu, l'écrivain franco-britannique Michael Edwards a rejoint ses pairs le 21 février, au fauteuil de Jean Dutourd.
Après cette élection, trois fauteuils restent inoccupés: ceux de Pierre-Jean Rémy, disparu le 27 avril 2010 (fauteuil déclaré vacant depuis le 29 septembre 2011), de Félicien Marceau, décédé le 7 mars 2012, et de Hector Bianciotti, mort le 12 juin 2012. La vacance de ces deux derniers fauteuils n'a pas encore été déclarée.