Loup empoisonné en France : on vous explique le rôle clé joué dans l'enquête par les gardes forestiers catalans et andorrans

C'est une enquête internationale qui a été menée fin juin suite à la découverte d'un loup mort à Crupies dans la Drôme. Les gendarmes et l'Office français de la biodiversité ont fait appel aux gardes forestiers catalans et andorrans. Et ce sont deux chiens spécialement formés qui ont retrouvé l'animal et permis l'arrestation de trois hommes soupçonnés de l'avoir empoisonné et enterré.

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Leur intervention a été décisive. Pour les aider à retrouver un loup mort depuis plus d'un an dans la Drôme, la gendarmerie nationale et l'Office français de la biodiversité (OFB) ont fait appel au Groupe Spécial Canin (GEK9) des Agents Rurals. Les Banders d'Andorra, leurs homologues dans la petite principauté pyrénéenne, ont également participé à ces recherches, a-t-on appris ce jeudi 6 juillet 2023 dans un communiqué des gardes forestiers catalans.

Concrètement, le 22 juin dernier, une équipe, composée de deux guides canins catalans et de deux chiens spécialement entraînés à détecter les poisons et les carcasses d'animaux, a passé la frontière et est venue prêter son concours sur place. Le flair des chiens a permis de retrouver les restes du prédateur et ainsi de confirmer les hypothèses des enquêteurs français.

Trois hommes, dont un référent loup local, ont été interpellés dans la foulée. Ils sont soupçonnés d'avoir tué ce loup puis d'avoir dissimulé son cadavre et donc leur forfait, comme l'a indiqué le 23 juin le parquet de Valence.

Loup découvert en mars 2022

Le 4 mars 2022, un cadavre de loup avait en effet été découvert à Crupies dans la Drôme mais l'alerte n'avait été donnée que plusieurs jours plus tard. Lorsque les agents de l'OFB s'étaient rendus sur les lieux, le cadavre n'était plus là.

En garde à vue, les suspects ont avoué avoir empoisonné un gigot qu'ils ont placé sur "leurs terres" et que le loup a mangé. Ils ont ensuite enterré son cadavre.

Les trois hommes ont été placés sous contrôle judiciaire, avec notamment l'obligation de consigner au total 4 200 euros. Ils seront jugés le 12 décembre prochain devant le tribunal correctionnel de Valence pour destruction et transport illicites d'espèces protégées, et usage inapproprié de produits phytopharmaceutiques.

Selon le dernier bilan de la préfète coordinatrice du loup, au 7 juillet 2023, 59 spécimens ont été tués illégalement depuis la mise en place du protocole d'intervention sur la population des loups.

Accord transfrontalier sur la faune

Cette opération conjointe entre gardes forestiers catalans, andorrans, gendarmes français et techniciens de l'OFB, a pu être menée dans le cadre d'un accord de collaboration entre la Generalitat de Catalogne, le Conseil général d'Aran, le gouvernement d'Andorre et le gouvernement français signé en avril 2019. Cet accord transfrontalier a surtout pour objectif d'améliorer la gestion coordonnée de la faune et des espèces chassées dans toute la chaîne des Pyrénées.

Il vise à renforcer les échanges d'informations, développer des stratégies et des interventions communes. Il prévoit également l'échange de matériels et des bonnes pratiques pour être plus efficaces sur le terrain ainsi que des formations coordonnées.

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