Un chômeur qui a tué son ancienne compagne, d'une balle dans la tête, près d'une fosse, après l'avoir harcelée pendant des semaines, a été présenté, mercredi, à un juge d'instruction de Perpignan, a-t-on appris de sources proches de l'enquête. Il est suspecté d'assassinat.
Ramon Cortes, âgé de 43 ans, comme sa victime, devait être mis en examen pour assassinat et écroué, a dit à l'AFP le procureur de Perpignan, Achille Kiriakides.
Cet homme, actuellement sans emploi, après avoir reçu une formation de peintre en bâtiment et travaillé comme cuisinier, s'est présenté de lui-même à la police, dans la nuit de lundi à mardi, en s'accusant d'avoir tué son ancienne compagne, d'une balle dans la tête, près d'une fosse déjà prête.
Les investigations devront dire s'il a préalablement creusé cette tombe ou si, comme il l'a dit aux gendarmes, il l'avait simplement repérée par avance.
Le drame de la rupture puis du harcèlement
Les premiers éléments de l'enquête ont, en tout cas, mis en lumière le harcèlement auquel était soumise Rosine Roig de la part de Ramon Cortes.
Ramon Cortes, avec lequel elle a eu trois enfants, n'aurait pas supporté qu'elle le quitte en juin. Pourtant, Ramon Cortes était sans travail et infidèle depuis des années, disent des proches de la victime.
Ramon Cortes aurait enlevé Rosine Roig en juin à Pia, dans les Pyrénées-Orientales, où elle rendait visite à sa fille enceinte. Il l'aurait conduite à Béziers, dans l'Hérault, où il l'aurait retenue pendant deux jours avant qu'elle ne s'échappe. Elle s'était gardée de porter plainte.
Les collègues de la victime l'ont aidé durant des mois
Des collègues du musée d'art moderne de Céret, dans les Pyrénées-Orientales, où elle était employée avaient organisé l'entraide pour l'héberger, voire la cacher parce qu'elle avait peur de dormir dans le logement sécurisé que lui avait trouvé la mairie, disent des proches de la victime. Au cours de l'été, il s'était introduit chez elle et avait ouvert les robinets et le gaz. Il avait même appelé son fils pour lui dire qu'il tuerait sa mère, selon ces proches.
La victime avait prévenu le Parquet qui a diligenté une enquête
En août, il était revenu au musée de Céret et avait proféré des menaces de mort en public. Elle avait alors écrit au procureur une lettre dans laquelle elle mentionnait le précédent de juin. Le parquet avait diligenté une enquête et elle avait été entendue, vendredi, par les gendarmes. Elle avait, cette fois, déposé plainte.
Mais, trois jours plus tard, Ramon Cortes l'a enlevée sous la contrainte alors qu'elle passait chez elle après son travail. Il l'a emmenée dans une ancienne sablière isolée à l'écart du village d'Ortaffa, à environ une demi-heure de là par la route. Puis il l'a exécutée avant de la pousser dans la fosse pour commencer à l'enterrer.
Il s'est ravisé, s'est livré et a conduit les enquêteurs sur les lieux du crime.
Des menottes ont été retrouvées dans sa voiture. L'enquête dira si elles ont servi à enlever la victime ou à l'abattre.