Municipales à Perpignan : le dirigeant indépendantiste catalan Puigdemont appelle à voter contre le RN

Dans une lettre adressée aux habitants de Perpignan, le dirigeant indépendantiste catalan Carles Puigdemont appelle à voter pour le maire sortant Jean-Marc Pujol (LR) au second tour des élections municipales, alors que le "front républicain" contre Louis Aliot (RN) se fragilise.

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Le dirigeant indépendantiste catalan, Carles Puigdemont, a écrit aux habitants de Perpignan, à quelques jours du second tour des élections municipales : 

"Pour que Perpignan reste une référence commune de liberté et de démocratie, je vous demande de voter dimanche pour celui qui
incarne le mieux ces principes: Jean-Marc Pujol"
peut-on lire entre autre dans cette lettre, selon l'AFP.

Carles Puigdemont appelle donc à voter contre le candidat du Rassemblement national (RN), Louis Aliot, qui est en position de force devant le maire LR sortant Jean-Marc Pujol, au pouvoir depuis 2009 et soutenu par un "front républicain" toujours plus fragile.

Malgré son faible score au premier tour (18,4% des voix), le maire sortant estime qu'il peut à nouveau infliger une défaite au candidat lepéniste. Cet avocat de 71 ans mise sur une meilleure participation qu'au 1er tour (40%) le 15 mars, où Louis Aliot avait totalisé 35,6% des voix.
 
L' ex-président régional de la Catalogne, destitué par le gouvernement espagnol après la tentative de sécession en 2017, a fui en Belgique pour échapper aux poursuites de la justice espagnole et réside désormais à Waterloo, près de Bruxelles. Le 29 février, Carles Puigdemont avait réuni 100.000 personnes lors d'un meeting à Perpignan.

A cette occasion, il avait été reçu par Jean-marc Pujol et tente de lui renvoyer l'ascenseur :  
 

Perpignan doit continuer à être ce qu'elle a été tout au long des 20e et 21e siècles, la grande capitale des libertés démocratiques et du républicanisme catalan.

Carles Puigdemont, eurodéputé indépendantiste catalan,

4e assaut de Louis Aliot sur la mairie


Le maire sortant est désormais en réel danger face à Louis Aliot  qui revendique son appartenance au parti d'extrême droite mais veut aussi faire fusionner les droites à Perpignan.
 
Le vote FN, puis RN, est historiquement fort dans cette ville appauvrie depuis les années 1950, qui connaît des nombre de problèmes d'insécurité.

Louis Aliot, ancien compagnon de Marine Le Pen, a été élu en 2017 député RN des Pyrénées-Orientales. Agé de  50 ans, il a déjà tenté trois fois à conquérir la mairie, en vain.

Cette fois, ce pourrait être la bonne car sa liste sans l'étiquette du RN lui a permis de rallier des personnalités de la droite locale, dans les sphères économiques comme culturelles.

Pour éviter une quadrangulaire ou une triangulaire qui faciliterait une victoire de Louis Aliot, deux retraits "républicains" sont intervenus:
  •  celui de la candidate écologiste Agnès Langevine, vice-présidente de la région Occitanie (14,5% au 1er tour) timidement soutenue par le PS local, 
  • et celui de le député LREM Romain Grau, ancien adjoint du maire sortant.

Mais pour Louis Aliot, il s'agit d'un "front effrité". 

Battu au 1er tour, Olivier Amiel, ancien adjoint de M. Pujol et ancien trésorier des Républicains dans les Pyrénées Orientales, a refusé de se plier au front républicain.

Quatre colistiers du candidat En Marche se sont même ralliés à Louis Aliot.
 
 

Le front républicain vit ses derniers moments.

Marine Le Pen, présidente du RN



Pour Marine Le Pen, la messe est dite : la présidente du RN se dit convaincue que les fronts républicains d'opposition au Rassemblement National vivent leurs derniers moments.

"J'y vois la fin du cordon sanitaire que les états-majors des partis ont essayé d'établir autour de nous. Il n'existait déjà plus chez les électeurs, ces rapprochements montrent bien qu'il n'existe plus chez les cadres", en citant le ralliement au candidat RN à Perpignan dans un entretien au quotidien Ouest-France. 

Si Louis Aliot l'emporte le 28 juin, la cité catalane -qui compte 120.000 habitants- sera la plus grande ville conquise par l'extrême-droite depuis Toulon (1995-2001).
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