L'Occitanie produit 45% des amandes françaises. En Pays catalan, la récolte bat son plein. Par rapport aux productions de pêches ou d'abricots, la jeune filière "amandes" reste marginale, mais elle progresse. D'autant qu'avec la sécheresse désormais chronique, la terre des Pyrénées-Orientales est idéale pour cette culture.
Chaque année, la France produit environ 1 000 tonnes d'amandes alors qu’elle en importe plus de 42.000 tonnes. Et l'Europe achète l'équivalent de 3 milliards d'euros de ce fruit, alors qu'elle pourrait les produire elle-même.
Le Languedoc-Roussillon, la Corse et la région Paca ont décidé de replanter des amandiers pour relancer la filière et assurer aux arboriculteurs un complément de revenus, notamment en cas de maladies dans les vergers ou d'intempéries climatiques. Car l'amandier est un arbre robuste qui a peu de parasites ravageurs.
Une nouvelle filière "amandes"
Armé de son tracteur muni d'une pince vibrante, Sébastien fait tomber une pluie d’amandes sur sa parcelle de Bouleternère, dans les Aspres.
L’amandier a fait son retour en Roussillon, il y a une dizaine d’années, pour compenser les dégâts de la sharka, cette maladie qui a décimé les vergers de pêchers et d'abricotiers. Sébastien est l’un des 25 coopérateurs catalans qui ont choisi de se diversifier en cultivant ce fruit à coque.
L'amande de France se vend plutôt bien, même si le marché est assez serré entre l'Espagne et la Californie. Mais nous, on débute dans cette culture, cela sera probablement rentable à l'avenir.
Sébastien Trafi, agriculteur bio et amandiculteur à Bouleternère
Quand la coopérative "La Melba" s’est lancée dans l’aventure, il y a une dizaine d'années, la production d’amandes avait presque disparu en France. Il a fallu planter de jeunes arbres, réapprendre les gestes et la culture et s’équiper avec du matériel spécifique, bref, investir.
Objectif, produire plus pour produire moins cher
Aujourd’hui, ce sont les fruits de 150 hectares de vergers qui passent par l’écaleuse et le séchoir.
On espère une production de 500 tonnes d'ici 2027. Donc, doubler notre récolte en trois ans. Nous sommes optimistes car nos arbres sont jeunes et pas encore à leur maturité de production.
Ambre Fougerit, responsable développement "amandes" de la coopérative
Pour mieux vendre l’amande catalane, tout de même deux fois plus chère que son homologue californienne ou espagnole, la coopérative du Roussillon vient de créer sa propre marque. Mandaya, ce sont des produits "snacking" et de la crème d’amande, haut de gamme, pour déployer une filière "kilomètre zéro" et surtout peu gourmande en eau.