En pleine crise des "gilets jaunes", les villages ont été appelés à ouvrir leurs mairies, samedi, pour recueillir les doléances des habitants. Appel lancé par l'association des maires ruraux au niveau national et relayé à Ille-sur-Têt, dans les Pyrénées-Orientales.
Elles étaient 10 000 à ouvrir leurs portes, samedi 8 décembre, pour permettre aux habitants de s'exprimer. Ces mairies rurales des quatre coins de la France ont mis des cahiers de doléances à disposition de leurs habitants.
Le but ; faire remonter les propositions et attentes des citoyens au gouvernement, dans un contexte de contestation accrue. Une initiative de l'association des maires de France, suivie par la commune d'Ille-sur-Têt, dans les Pyrénées-Orientales.
Jeannette, retraitée de 84 ans, est à première à venir noircir le cahier. Elle s'oppose à la suppression de la taxe d'habitation : "S'il l'enlève, les mairies ne pourront plus rien faire".
Enseignante, Annick a souhaité faire part des priorités qui l'incombent, avant d'aller enfiler son gilet jaune pour se joindre à la mobilisation.
Dans cette commune de 5 000 habitant, non loin de Perpignan, tous éprouvent le sentiment d'être délaissés par la politique du gouvernement, qui "favorise les grandes cités urbaines".J'ai écrit sur le cahier de doléances que j'étais pour le rétablissement de tous les services publics, les petits commerces de proximité. Je suis pour favoriser les petits commerçants qui font du bio, pour arrêter cette course au profit.
"On a monté notre petit groupe de gilets jaunes des villages, explique Christelle, en recherche d'emploi. On est tous dans le même bateau, mais il ne faut pas nous oublier."
La mairie, l'échelon indispensable
Francine, retraitée, est vêtue de jaune également, ce samedi. Elle veut rappeler l'importance des mairies aux yeux des habitants des petites communes.Un cri du coeur partagé par Jérôme Parrilla, adjoint au maire d'Ille-sur-Têt.Il ne faut surtout pas que les mairies disparaissent, c'est notre seul point de repère à nous les Illois. Mais tout le département, toute la ruralité de France est concernée par la disparition des petites mairies
Déjà cinq communes des Pyrénées-Orientales ont décidé d'ouvrir un cahier de doléances.On est le premier échelon de la République. Parfois, le maire fait tout sur sa commune, il va jusqu'à creuser une tombe, faire l'état civil lui même, car il n' pas toujours les moyen d'avoir une secrétaire à plein temps.
► Reportage de Dorothée Berhault et Laura laure Galy.