La place Pierre Sergent, ancien député FN des Pyrénées-Orientales et cofondateur de l'OAS, a été rebaptisée pendant cinq jours place Maurice Audin, nom d'un militant communiste, partisan de l'indépendance de l'Algérie. Le bras de fer entre la mairie de Perpignan et un collectif de citoyens se poursuit.

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Un collectif de citoyens "Les Effrontés" a apposé une plaque au nom d'un militant communiste, partisan de l'indépendance de l'Algérie sur une esplanade de Perpignan, lieu que la mairie RN a rebaptisée du nom de Pierre Sergent, ancien cadre de l'OAS, l'Organisation armée secrète.

En septembre, la commune avait adopté, en conseil municipal, le fait que cette esplanade du centre de Perpignan soit ainsi renommée, pour rendre hommage à cette figure de la lutte pour l'Algérie française, cofondateur de l'OAS et député des Pyrénées-Orientales de 1986 à 1988.

Une fausse plaque en guise de "poil à gratter"

Cette décision avait fait bondir bon nombre de Perpignanais. Fin octobre, une manifestation avait réuni de nombreuses organisations de Perpignan pour protester contre cette nouvelle dénomination. Selon certains parmi les quelque 200 manifestants, cette décision municipale avait pour but "d'envoyer un signal aux adhérents historiques et aux potentiels nostalgiques de la colonisation qui peuvent exister au sein des adhérents du rassemblement national".

Nouvel épisode dans ce bras de fer : vendredi 17 février, une plaque factice au nom de "Maurice Audin, mathématicien, militant de l'indépendance algérienne, torturé et assassiné en 1957", a été fixée sur celle au nom de Pierre Sergent par des membres de ce nouveau collectif citoyen qui se dit dans étiquette politique.

Baptiser un place Pierre Sergent, c'est de la provocation. Pourquoi choisir ce symbole ? C’est révélateur. Par cette action, nous voulons être un poil à gratter, pour rappeler aux gens les origines de la mairie RN.

Une porte-parole des Effrontés

"Si effectivement, au niveau sécurité, propreté, animations et illuminations, on reconnaît une bonne gestion de la ville, il ne faut pas oublier que le Rassemblement national, c’est aussi un parti xénophobe, poursuit cette militante citoyenne. Nous sommes satisfaits, notre plaque Maurice Autin a tenu cinq jours sans que la mairie s'en aperçoive".

Partie remise

De son côté, interrogé par l'AFP, Louis Aliot a dénoncé une provocation : "Pierre Sergent a été conseiller municipal, conseiller régional, député des Pyrénées-Orientales, c'est un ancien résistant et il a été amnistié. Que la gauche n'aille pas chercher des noises", a déclaré le maire de Perpignan.

La plaque Pierre Sergent a été enlevée par les services municipaux à l’entrée du square Bir Hakeim. Le poteau qui la supportait est désormais à nu.

Le service communication de la mairie explique qu’elle était de toutes façons provisoire car deux nouvelles plaques bilingues francais/catalan doivent être prochainement fixées, à une date qui reste pour le moment inconnue.

 

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