Perpignan : les candidats prêts à en découdre au second tour des municipales

On devrait connaître dans les prochains jours la décision du gouvernement pour l'organisation du second tour des élections municipales. A Perpignan, quatre candidats étaient en position de se maintenir à l'issue du premier tour. 

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« Je suis pour qu'on en finisse au plus vite ». Arrivé nettement en tête à l'issue du premier tour des municipales de Perpignan avec 35,6%, Louis Aliot, le député du Rassemblement national n'y va pas par quatre chemins : il souhaite que le second tour se déroule le 21 juin.

Tout reprend petit à petit, alors pourquoi pas les élections ? La démocratie, c'est aussi important que le commerce, non? Louis Aliot.


Deuxième avec 18,4% des voix seulement, Jean-Marc Pujol, le maire LR sortant, est pour une fois sur la même longueur d'onde que son challenger : « Si les conditions sanitaires le permettent, ce serait une bonne chose qu'on referme enfin cette longue page de campagne ». D'accord aussi ces deux adversaires pour une campagne courte. "Normalement, on a une semaine seulement entre les deux tours", rappelle Louis Aliot tandis que son adversaire précise :
 

Ca ira très vite. De toute façon, les gens ont la tête à autre chose, Jean-Marc Pujol.


           
Arrivée en troisième position avec 14,5%, la candidate des Verts et du PS est plus circonspecte. Alors que son allié socialiste a déjà appelé à faire barrage au Rassemblement national, Agnès Langevine attend pour sa part la décision du gouvernement pour se prononcer.

Je constate au niveau national une forte pression de la droite pour le second tour se fasse en juin. Moi, pour l'instant, je reste mobilisée pour Perpignan et ses habitants, déclare Agnès Langevine.


La candidate écologiste toutefois, ne cache pas une préférence pour l'annulation du premier tour et le report de l'élection en septembre ou en octobre. « Tout le monde aurait à y gagner, affirme-telle car les priorités des Perpignanais ne sont plus aujourd'hui les mêmes qu'en mars ». Et Agnès Langevine d'imaginer que lors d'une nouvelle campagne, les thématiques environnementales pourraient supplanter cette fois-ci les débats sur la sécurité.


Refaire ou pas toute l'élection : les avis diffèrent

       
Refaire complètement l'élection ? Les deux candidats arrivés en tête n'y sont évidemment pas du tout favorables. "Ce serait fausser les choses, affirme Jean-Marc Pujol. Tous les candidats ne repartiraient pas forcément, ce serait une élection complètement différente". Avec d'autres mots, Louis Aliot défend la même idée : « il y aurait sans doute des retraits, des fusions, ce serait la porte ouverte à toutes les magouilles ». Le leader de l'opposition municipale met aussi en garde contre la difficulté de gérer la Métropole perpignanaise durant les prochaines semaines, avec d'un côté de nouveaux maires qui seront élus prochainement par les nouveaux conseils municipaux, et de l'autre des anciens maires en attente d'une éventuelle réélection. Louis Aliot, qui pourrait apporter au Rassemblement national sa plus belle victoire aux municipales, ajoute avec un brin de perfidie : « Sans compter que celui qui dirigerait encore la métropole durant ces quelques semaines n'est pas assuré de repartir pour six ans »...
 

Un maire critiqué par ses adversaires pour la gestion de la crise

      
Si le second tour a lieu le mois prochain, nul doute que la gestion municipale de la pandémie par le maire sortant, encore en fonction, pèsera lourd. Ses adversaires la critiquent sévèrement. Manque de réactivité, manque d'implication. « A l'image de sa gestion durant tout le mandat », assène Agnès Langevine. Jean-Marc Pujol, sans l'avouer, espère en tirer une légitimité supplémentaire. « Moi pour l'instant, je mène une campagne sanitaire » réplique-t-il. Sanitaire seulement ? A voir... Une distribution gratuite de masques est en cours depuis le 7 mai, chaque foyer perpignanais en recevra deux dans sa boite aux lettres. L'enveloppe qui les accompagne indique « de la part de M. le Maire », un intitulé qui fait grincer des dents.
 

        
Pour l'instant, tous les cas de figure sont encore possibles pour le second tour à Perpignan. Un duel, une triangulaire voire une quadrangulaire. Si la candidate écologiste réserve sa décision, le leader de la liste LREM, arrivé quatrième avec 13,2% des voix, ne s'est pas prononcé non plus. Romain Grau est aux abonnés absents depuis la mi-mars. Il n'a répondu à aucune de nos sollicitations, pas plus pour cet article qu'au lendemain du premier tour.
        
Dans les rues de Perpignan ce vendredi matin, seule la permanence de Louis Aliot avait rouvert ses portes. Les trois autres candidats ont maintenu leurs locaux de campagne mais ceux-ci restent fermés. Sans que l'on puisse savoir si une activité quelconque a repris ou non derrière leur rideau de fer.
 
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