Perpignan : enseignants, syndicats, associations et évêché mobilisés contre l'expulsion d'une famille albanaise

Elle a obtenu son brevet mention Très Bien, selon la presse albanaise son père est menacé de mort dans son pays, mais Amarilda et sa famille, réfugiée à Perpignan, restent menacés d'expulsion. De ses professeurs aux syndicats et associations, en passant par l'évêché, la mobilisation s'amplifie.

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Près d'une centaine de personnes s'est rassemblée, mercredi 29 août, devant l'hôtel où réside la famille Mitaj, à Perpignan, pour faire bloc contre l'expulsion de ces réfugiés albanais, initialement prévue ce jour-là.
 

Refus de se rendre à la Police Aux Frontières


Marjana et Kasriot Mitaj sot arrivés en France il y a 2 ans avec leurs 2 enfants. Ils ont refusé de suivre les forces de l'ordre venues les chercher afin de les conduire à leur convocation, dans les locaux de la Police Aux Frontières. Pour les soutenir, associations, syndicats, membres de la communauté catholique de la ville et professeurs du collège de leur fille étaient donc présents.


Une famille très bien intégrée


Amarilda, 16 ans, est une élève brillante, qui vient d'obtenir son brevet mention Très Bien et les enseignants de son établissement souhaitent qu'elle puisse poursuivre sa scolarité, comme l'explique Sébastien Saqué, professeur d'histoire/géographie au Collège Pons :
 

Cette famille-là a choisi l'intégration par l'école. Il y a une forte implication des parents : ils accompagnent leurs enfants tous les matins, viennent à toutes les réunions. C'est un projet familial et individuel à la fois, puisqu'Amarilda est une élève très performante qui doit intégrer le lycée Arago cette année.

Menacés de mort en Albanie


Pour leurs soutiens, un retour en Albanie réduirait à néant les efforts de la famille pour s'intégrer et mettrait un terme aux études d'Amarilda. Un retour d'autant plus risqué que le père de la jeune fille serait menacé de mort dans son pays, où il s'était fermement opposé aux vues d'un membre d'un clan mafieux sur Amarilda. Pour prouver la nécessité de l'obtention d'un statut de réfugié, la famille a joint au dossier un article de la presse albanaise relatant ce fait divers.


L'espoir d'un dernier recours, mais il n'est pas suspensif


En vain pour l'instant : par 2 fois, l'OFPRA (Office Français Pour l'accueil des Réfugiés et Apatrides) a rejeté leur demande. La Cour Nationale du Droit d'Asile doit examiner leur dernier recours, mais il n'est pas suspensif. Les Mitaj sont donc une nouvelle fois convoqués le mercredi 5 septembre en vue de leur reconduite à la frontière.
 

Le soutien de l'évêque de Perpignan


Face à cette menace, l'Eglise catholique monte au créneau. Dans une lettre motivant sa demande de confirmation (acte de foi qu'elle vient d'effectuer, les Mitaj étant catholiques), Amarilda racontait son parcours de vie. Monseigneur Norbert Turini, évêque du diocèse de Perpignan-Elne, y a été sensible et a transmis cette lettre à la préfecture, appuyant ainsi la demande d'asile de la famille Mitaj.
 

Pétition en ligne


Syndicats, associations, partis de gauche et catholiques ont lancé une pétition de soutien. Ce jeudi 30 août au matin, elle avait déjà recueilli plus de 5000 signatures. Voici le reportage à Perpignan d'Aude Cheron et Céline Llambrich.
 
Elle vient de faire sa confirmation et d'obtenir son brevet mention très bien, la presse albanaise relate que son père est menacé de mort dans son pays, mais Amarilda et sa famille, réfugiée à Perpignan, restent menacés d'expulsion. Des syndicats aux associations en passant par l'évêché, la mobilisation en leur faveur prend de l'ampleur. ©France 3 Occitanie/Pays Catalan
 

Nouvelle mobilisation jeudi 30 août


Jeudi 30 août au matin, le comité de soutien, fort de cette pétition, s'est invité à la préfecture des Pyrénées-Orientales pour lui demander de surseoir à l'avis d'expulsion, en attendant l'appel de la commission nationale du droit d'asile. Le secrétaire général de la préfecture a pris acte de cette démarche, sans s'engager. Amarilda, très éprouvée par la situation et bouleversée par la solidarité qui l'entoure, était présente avec sa famille, comme le montre le reportage d'Aude Cheron et Philippe Georget.
 
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