Les épiciers de nuit sont mobilisés à Perpignan. Ils ont manifesté ce vendredi après-midi, place de Catalogue, contre un arrêté municipal leur interdisant d'être ouvert après 22h. Cette mesure votée par la majorité de Louis Aliot, en vigueur depuis 10 jours, est un coup dur pour leur activité.
Pour les gérants des épiceries de nuit de Perpignan, l'arrêté municipal obligeant leur fermeture au plus tard à 22 heures est une catastrophe économique. 4 heures nocturnes d'ouverture en moins, la limite était précédemment fixée à 2h du matin, c'est un chiffre d'affaires en baisse de 20% à 50%, selon les quartiers.
Une chute rapide des ventes en 10 jours
Dans les épiceries de nuit, les stocks se retrouveraient beaucoup trop pleins. Leurs recettes dépendent en grande partie des ventes d'alcool de nuit. Cette obligation municipale de fermeture précoce à 22h met ces commerces en grande difficulté, la survie de certains établissements serait même en jeu.C'est entre 1h et 2h du matin que l'on fait nos plus grosses ventes. On ne peut pas continuer comme ça.
Un arrêté anti-tapage nocturne et anti-drogue
Cette décision politique du nouveau maire extrême droite de Perpignan est justifiée par la lutte contre le tapage nocture et surtout contre le trafic de drogue qui gangrène certains quartiers. Mais elle est vécue comme une injustice par certains commerçants qui manifestent.On veille depuis des années à ce qu'il n'y ait pas de débordement ou de trafic près de nos magasins. On ne comprend pas pourquoi nous sommes stigmatisés et punis aujourd'hui.
Une plainte au tribunal administratif
Réunis au sein d'un collectif, une vingtaine d'épiciers de nuit devraient déposer une plainte dans les prochains jours. D'abord, "pour entrave à la liberté du commerce, mais aussi car cet arrêté cible une communauté précise, les Français d'origine maghrébine et il est trop vague, rien n'est étayé" selon l'avocat du collectif.En attendant, la décision du tribunal administratif, l'arrêté municipal court jusqu'au 15 janvier 2021.