C'est une bouffée d'espoir pour la famille de Tatiana Andujar. Le dossier de sa disparition en 1995 va être transféré au nouveau pôle dit "cold cases " créé en mars dernier à Nanterre, dont la mission est de travailler sur de vieilles affaires non élucidées.
27 ans que le sourire de Tatiana Andujar s'est éclipsé. Depuis le soir où, alors âgée de 17 ans, elle s'est volatilisée à la descente du train. Longtemps son cas fut relié à celui des "disparues de la gare de Perpignan". Jusqu'à l'arrestation du meurtrier Jacques Rançon, alors en prison au moment de la disparition de la jeune fille. Depuis, l'enquête était à l'arrêt.
C'est une énigme totale. Nous n'avons pas de corps, pas de réponse. Nous n'avons rien, c'est vide. C'est compliqué de trouver une issue sur la disparition de ma fille. On a pas d'ADN. C'est le néant total.
Marie-Josée Garcia, mère de Tatiana
Mais l'espoir est aujourd'hui relancé. Le tout nouveau "pôle d'instruction des crimes non élucidés" devrait récupérer le dossier de l'affaire Tatiana. Sa famille attend beaucoup de ce changement.
" Aujourd'hui, je suis confiante. Je pense que c'est une bouffée d'oxygène. Ce nouveau dispositif est susceptible de reprendre l'enquête de Tatiana, avec de procédés nouveaux et des juges d'instruction qui vont travailler exclusivement sur ces dossiers. Cela va permettre de nous donner les réponses que l'on attend depuis 27 ans", conclut la mère de la disparue.
Moyens particuliers
Sollicité par l'avocat des victimes, le procureur de la République de Perpignan a donc transmis une demande auprès du pôle dédié aux crimes non élucidés, créé en mars dernier à Nanterre, afin qu'il se saisisse du dossier de la lycéenne.
Ce nouveau pôle a été créé en début d'année. Il est composé de trois juges d'instruction dont la mission est de ne travailler que sur de vieilles affaires non-élucidées. Ce service se consacre à exhumer toutes les affaires menacées d'oubli, vieilles de 18 mois au minimum, sans coupable et sans mobile apparent, pour tenter de trouver des réponses jusqu'à 50 ans après les faits.
" Les affaires anciennes passent évidemment après les affaires courantes, malheureusement. C'est le problème du flux des affaires judiciaires qui augmentent sans arrêt. Aujourd'hui, il est utile de concentrer des moyens particuliers sur des affaires particulières", explique Philippe Capsié, avocat de la mère de Tatiana.
Ses avocats, Maitre Nicolau, puis aujourd'hui Maître Capsié, ont eux toujours confié avoir une piste "très sérieuse". Le changement de juridiction devrait permettre de l'approfondir.