Les déserts médicaux sont une réalité pour de nombreux territoires. Un diplôme créé en 2018 peut constituer une partie de la solution pour y remédier : celui d'infirmier en pratique avancée. Présentation d'un praticien à Perpignan.
Grégory Gonzalves est infirmier libéral. Il reçoit notamment au centre de santé Avicenne à Cabestany près de Perpignan. Depuis deux ans, il exerce son métier en "pratiques avancées". En 2018, Grégory a suivi une formation complémentaire à son diplôme d'Etat : celle d'infirmier en pratiques avancées. Une formation sur deux ans, réservée à des praticiens qui peuvent justifier d'au moins trois ans d'expérience professionnelle.
Avec ce diplôme en poche, Grégory peut désormais aider un médecin généraliste, notamment pour le suivi de patients présentant des maladies chroniques stabilisées. "On fait un bilan de tout. Généralement, tension et poids", explique le soignant. "Après ça dépend des pathologies que le patient a. Je vais aller chercher un peu plus certaines choses. Après c'est franchement un temps de parole où on arrive à parler de tout et de ce dont ils ont besoin. On leur demande en fait. Et puis on travaille là dessus."
Jean-Yves Bertrand-Cadi fait partie des patients de Grégory Gonzalves. Il le consulte régulièrement pour le suivi de son diabète. Et apprécie particulièrement la relation qu'il a pu développer avec son soignant : "l'acte thérapeutique est très différent. il est plus long, il est plus personnel, il est plus avancé. On scrute, on parle. Il y a aussi un lien de confiance."
Développer une relation de confiance
C'est l'un des avantages de ce suivi : moins sollicité que les médecins généralistes, les infirmiers peuvent accorder un temps de meilleure qualité à leur patient. Et développer une relation de confiance : "Pour que le suivi de la pathologie chronique se fasse bien, il faut que le patient ait confiance et qu'il vous livre les choses. Des fois ils ont un peu de mal à les dire. Et s'ils ne vous les disent pas parfois on est bloqués," confirme l'infirmier.
Un soignant qui n'est pas pour autant isolé dans ses pratiques de soins : son rôle n'est pas de remplacer le médecin généraliste, mais bien de travailler en collaboration avec lui. "C'est vraiment complémentaire je pense. L'infirmier en pratiques avancées peut vraiment faire des choses que pourrait faire un médecin généraliste. Mais dans le contexte actuel de pression, de manque de temps parfois, etc., je pense que ça complète des choses que j'avais moins le temps de faire, que je peux faire mais qui me demandent plus de temps. Et à ce titre, ça me permet de voir plus de personnes", explique le docteur Agnès Oude-Engberinck, qui travaille avec Grégory.
Une piste intéressante pour soulager les généralistes, au moment où ceux-ci se font de plus en plus rares. aujourd'hui, seuls deux infirmiers en pratique avancée exercent en libéral dans les Pyrénées-Orientales.