Agriculteurs, chasseurs, élus locaux et représentants du monde économique, tous manifestent pour dénoncer la limitation des prélèvements d'eau dans la Têt décidée par le tribunal administratif. Le but : faire pression sur le préfet pour qu'il fasse appel de cette décision.
"Eau secours", "France Nature emmerdement" scandent les agriculteurs avec leurs banderoles.
Parti ce mardi 24 janvier vers 10 h 30 du Parc des expositions de Perpignan en direction de la Préfecture, le cortège exprime son désaccord quant à la décision du tribunal administratif d'établir une nouvelle limite des prélèvements d'eau dans la Têt.
Agriculteurs, chasseurs, élus locaux et représentants du monde économique, selon les forces de l'ordre, ils étaient 500 manifestants et 40 tracteurs à fouler le pavé de la ville contre 800 manifestants, selon les chiffres des organisateurs.
Attaque d'un arrêté préfectoral
En novembre 2022, le tribunal administratif a rendu une décision en faveur de France Nature Environnement. La fédération avait remis en question un arrêté préfectoral indiquant qu'il était possible de prélever l'eau de la Têt tant que son débit était supérieur à 1 200 litres/seconde en hiver et 600 litres/seconde en été.
France Nature Environnement avait attaqué cet arrêté, s'appuyant sur les chiffres de l'Agence de l'eau qui estime le débit d'eau nécessaire à 2 000 litres/seconde et celui nécessaire à la survie des espèces à 900 litres/seconde.
Le 29 novembre 2022, le tribunal administratif avait donc décidé que le débit pour lequel il serait possible de prélever l'eau de la Têt ne devrait pas être inférieur à 1 500 litres/seconde pour toute l'année.
Or, cette décision met en danger toutes les exploitations de la région. Selon la chambre de l'agriculture, elle impacterait 6 000 hectares de fruits légumes et 1500 agriculteurs, d'autant qu'elle réduirait la recharge des nappes phréatiques.
Dernier recours : le préfet
Le but de cette démonstration de force, c'est donc de réunir tous les acteurs concernés par cette décision du tribunal administratif prise le 29 novembre 2022, limitant les conditions de prélèvement d'eau dans la Têt, afin de faire pression sur le préfet.
En effet, elle seule peut faire appel d'une telle décision et ce pendant seulement deux mois à dater de la décision du tribunal administratif, à savoir jusqu'au 29 janvier 2023.