Les pompiers des Pyrénées-Orientales sont interdits de la pratique de tous sports collectifs durant l'été, a annoncé mercredi le Service Départemental d'Incendie et de Secours des Pyrénées-Orientales. Priorité au service opérationnel en période où les effectifs sont très sollicités.
Les représentants du personnel ont dénoncé une décision "caricaturale". Ils ont voté à l'unanimité contre et fait valoir leur préférence pour des interdictions ponctuelles sur des sites en sous-effectifs, ainsi que l'accès à des formations d'encadrement sportif.
"Un moratoire à la pratique du sport collectif est appliqué en cette période de forte sollicitation opérationnelle, qui doit être la priorité du service public de secours", explique le SDIS dans un communiqué.
"On nous interdit de jouer de façon arbitraire" a déclaré à l'AFP Christophe Garcia, pompier professionnel et membre de la CGT, pointant du doigt l'absence d'accès à des statistiques détaillées.
Une décision pour la santé des pompiers ?... et surtout pour éviter les arrêts de travail !
Cette décision, en place depuis le 4 juillet et valable jusqu'à nouvel ordre, intervient en période de très forts risques d'incendies de forets.
Selon le SDIS, cette interdiction est la conséquence du bilan de l'accidentologie 2017. Présenté au Comité d'Hygiène et de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) le 5 juin, il fait état d'une "augmentation du nombre d'accidents dans le cadre des activités sportives" avec 2,2 accidents par mois pour les pompiers des Pyrénées-Orientales contre 1,1 au niveau national.
Selon ce rapport, les accidents engendrent en moyenne 25 jours d'arrêt de travail et représentent donc un coût important.
Ironie du sort, les sauveteurs catalans sont connus pour leurs bons résultats dans les sports collectifs. En mai, ils ont par exemple remporté la Coupe de France de rugby des sapeurs-pompiers.
"Les collègues se sentent frustrés", a affirmé un pompier, pour qui le sport collectif a "une grosse importance dans le travail d'équipe".
"C'est l'entraide, la cohésion", a-t-il ajouté, "mais c'est aussi un moment de rigolade et de camaraderie. C'est important pour des pompiers soumis à un gros stress psychologique".
Les activités de sport adaptées et d'entraînement professionnel sont en revanche maintenues, indique le communiqué.