A Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales, les salariés de B2S Transport sont sous le choc. Après une journée de grève contre leurs conditions de travail, leur employeur a déménagé toute l’entreprise, dans la nuit de jeudi à vendredi. Sans prévenir.
Le vendredi 10 janvier 2020, les salariés de l’entreprise B2S -sous-traitant d’Amazon - sont arrivés, comme chaque jour sur leur lieu de travail, à Perpignan. Et là, stupeur. Les locaux sont vides, les camions de transport ont tous disparu pendant la nuit et l’accès au site leur est interdit.
Et ce, le lendemain, d’une journée de mobilisation, contre des conditions de travail jugées "infernales". En effet, depuis plusieurs jours, syndicat et salariés dénoncent des licenciements abusifs et un traitement "déplorable".
Ce samedi matin, les salariés sont toujours mobilisés devant les locaux, sans nouvelles de leur employeur. Parmi eux, Laetitia Berga qui ne s’attendait pas à vivre une telle situation.
Même son de cloche chez Antoine, un autre salarié. "Nous avions un travail fixe, en étant en CDI. Nous formons une bonne équipe car croyez-moi, notre métier est difficile. Se retrouver sans travail du jour au lendemain avec une boîte qui disparaît dans la nuit, ce n’est pas normal. Certains ont des familles, des crédits à payer, et se retrouvent à la rue."Je pense que notre employeur veut fermer le site de Perpignan donc il a décidé de tout décharger à Béziers, et laisser les employés qui sont encore en poste, sans rien. Nous ne travaillons pas, nous n’avons reçu aucun courrier, nous nous présentons là, tous les matins, devant un dépôt qui est fermé.
La loi va s’en occuper. A notre niveau, nous ne pouvons rien faire malheureusement.
Intervention d’un huissier
Un huissier est venu sur place pour constater le déménagement de l’entreprise.Contacté par téléphone, l’un des responsables de secteur a accepté de répondre à nos questions.Je suis déjà venu hier (le vendredi 10 janvier 2020) contrôler la présence des salariés en relevant leurs identités. Ils étaient là pour prendre leurs postes mais effectivement, aucun véhicule n’était sur site pour qu’ils puissent faire leurs tournées. Aujourd’hui, je viens constater à nouveau qu’ils viennent prendre leurs emplois… Qu’ils n’ont peut-être plus.
Il affirme également que le site de Perpignan restera fermé, étant donné qu’il n’y a plus aucune activité. Un secteur entier a été perdu par l’entreprise. "Tout cela a été causé par un petit groupe, un noyau dur de salariés." Quant au sort de ces salariés, il reste vague…Je leur avais dit : si vous bloquez le dépôt, on va tout perdre ! Et on a tout perdu !