Ils lancent un nouveau cri d’alarme. Médecins, infirmiers et aides-soignants se mobilisent aujourd’hui suite à un appel à la grève national. Ils mettent en exergue un système de santé de plus en plus précaire.
C'est un ras-le-bol général qu'ils expriment aujourd'hui. Une situation devenue insoutenable et une précarité grandissante clamée partout en France par les personnels soignants. A l'appel de différents syndicats ils se sont rassemblés dans de nombreuses villes pour exprimer leur colère. Selon eux, les accords de Ségur, signés le 21 juillet dernier ne répondent pas à leurs revendications. Ils réclament :
- Des embauches massives : les accords prévoient la création de 15 000 postes, il en faudrait en réalité 400 000 selon les syndicats.
- La revalorisation de leurs salaires : pour l'instant, une augmentation de 183 euros par mois a été actée, mais ce n’est pas suffisant pour ces professionnels qui réclament une revalorisation de 300 euros.
- L’ouverture de lits supplémentaires dans les hôpitaux.
Des personnels insuffisants
Dans le Languedoc et le Roussillon, plusieurs rassemblements ont été organisés. A Uzès, Perpignan, ou encore Agde, les soignants se sont rassemblés devant les CHU.Nous sommes parfois seuls pour 9 résidents avec des pathologies et des troubles importants qui demandent une prise en charge lourde.
"Manque de reconnaissance"
Avec 14 années d'ancienneté, cette aide médico-psychologique gagne 1750 euros net par mois,"c’est un métier difficile, c’est un métier qu’on choisit, on met tous les jours un peu de nous, c’est un métier qu’on fait avec nos tripes", précise-t-elle.À plusieurs centaines de kilomètres de là, à Perpignan, ils étaient environ 300 à manifester dans les rues avec un objectif, se faire entendre. Estelle est soignante au CHU de Perpignan depuis maintenant 15 ans, "L’organisation est faite au jour le jour, mais les directives viennent d'en haut. On n’a pas le sentiment d’avoir la reconnaissance et les bonnes réponses à nos questions. C’est un épuisement, une fatigue et une charge mentale importante. On veut des bras supplémentaires pour soigner nos aînés et nos jeunes aussi actuellement en réanimation", clame-t-elle.
On a des agents épuisés, on a des patients à soigner, on le fait le mieux possible, mais aujourd’hui la question, c’est qui prend soin des soignants ?
Un absentéisme grandissant
Même constat du côté du CHU de Montpellier, qui concentre une grande partie de l'activité liée au coronavirus, de l'Hérault. Dans cet établissement, le taux d'absentéisme a augmenté de 25% en septembre par rapport à l'année 2019.En raison de la progression de l'épidémie et notamment du placement de la ville de Montpellier en zone d'alerte maximale, aucun rassemblement n'a été organisé. Malgré tout, une conférence de presse s'est tenue en début d'après-midi pour faire le point sur la situation et les revendications.
Hier, mercredi 14 octobre, Emmanuel Macron, le président de la République a déclaré que les soignants pourraient être rappelés pendant leurs vacances si jamais l'évolution sanitaire le nécessite. Pour ces professionnels, c'est un nouveau coup dur, ils appréhendent les mois à venir.
Au CHU de Montpellier, la direction se prépare face à une possible aggravation de la situation sanitaire. Un appel a été lancé pour recruter du personnel. Des aides-soignants et infirmiers sont recherchés en urgence. Par ailleurs, Emmanuel Macron a également annoncé que les étudiants dans le domaine de la santé pourraient aussi être réquisitionnés dans certains établissements en fonction des besoins.