Depuis le début de la crise sanitaire, la communauté Emmaüs Catalogne située à Pollestres a été contrainte à 17 semaines de fermeture. Un arrêt forcé qui entraine aujourd’hui difficultés psychologiques et économiques. 

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Près de Perpignan, le village Emmaüs de Pollestres héberge 31 compagnons. En octobre dernier, un quart d’entre eux a été contaminé par le coronavirus. 

Gabriel Zambrana, le préposé aux livres, est involontairement à l’origine du cluster. Il se remémore ces moments difficiles, la voix nouée par l’émotion : “J’avais mal partout, je n’arrivais pas à respirer, j’ai vraiment vu la mort. Y a un compagnon qui m’a amené à manger, il me demandait “Comment tu vas ? Gaby si tu as un problème, tu m’appelles”, on se soutenait. Cette relation avec les gens me manquait.”

17 semaines de fermeture

Ce cluster additionné au premier confinement ont abouti à un total de 17 semaines de fermeture pour Emmaüs. Une première pour ce centre en 25 années d’existence. Le bilan économique est catastrophique : 340 000 euros de perte à ce jour, soit ⅓ du budget annuel. Une perte en petite partie compensée par une donation d’Emmaüs France mais le village a dû se contraindre à faire des économies et reporter tous les projets à une date ultérieure. “Nous voulions modifier des tunnels et les transformer en atrium”, explique Jean-Pierre Caspar, le président d’Emmaüs Catalogne. “Nous voulions aussi changer de camion mais l’argent ne rentre pas et donc on est bloqué, coincé.”

Il ne faudrait pas que ça recommence, là on commence à être à la limite de la difficulté

Pierre Lecler, créateur

Une situation qui rappelle forcément l’époque de la création de la communauté à Pierre Lecler, son créateur : “Les débuts étaient difficiles, on a commencé avec 4 compagnons, très peu d’argent et un mas délabré, c’était un peu compliqué. Il ne faudrait pas que ça recommence, là on commence à être à la limite de la difficulté”.

Aujourd’hui Emmaüs craint un nouveau confinement qui obligerait les compagnons à une nouvelle fermeture. Les conséquences seraient alors dévastatrices pour la communauté mais aussi pour les clients. Ils sont 59 000 chaque année. 

 

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