Les gardiens de la prison de Perpignan font face aux insultes et à la violence des détenus quotidiennement. En novembre, une décision de justice avait renforcé leur sentiment "d'abandon et de solitude". Mais l'individu qui était alors ressorti libre du tribunal a, ce vendredi, été condamné à 18 mois de prison ferme. Un soulagement pour eux.
Après le choc de l'impunité d'un détenu en novembre, les agents de la prison de Perpignan se sont réjouis de sa condamnation aujourd'hui pour avoir insulté, menacé et violenté l'un d'eux.
Le détenu, voleur, injurieux et agressif ressort libre le soir même
Le 15 novembre dernier, un individu incarcéré pour vol aggravé a violemment menacé un surveillant, allant jusqu’à proférer des insultes et des menaces de mort. "Je vais te planter" a lancé l'homme au surveillant en brandissant un stylo.
Pire, il a menacé de s’en prendre à lui à l’extérieur de l’établissement.
La direction a signalé les faits au parquet afin que l'homme réponde devant la justice de ces agissements au sein de la prison. Mais jugé en comparution immédiate uniquement pour les faits de vols, il a été condamné à 7 mois de prison, sans maintien en détention. Il est donc reparti libre du tribunal. À l’époque, le syndicat Ufap se disait "dégoûté".
Cette décision est profondément choquante pour le personnel : qu’un individu aussi menaçant, insultant et violent puisse repartir sans une condamnation ferme et effective.
Pierre Grousset, secrétaire Ufap UNSa justice15 novembre 2024.
Son comportement agressif et irrespectueux envers l’autorité publique a profondément choqué l’ensemble du personnel de Perpignan. D'autant plus, qu’il a été libéré, le soir même, "quittant l’établissement avec le sourire aux lèvres" précisait le syndicat, le 15 novembre.
Une nouvelle convocation... et de la prison ferme
Reconvoqué au palais de justice, ce vendredi 13 décembre, une nouvelle fois pour vol, l'individu a finalement été condamné à 18 mois de prison avec maintien en détention, en réponse à ses actes de vol et de menaces de mort sur un gardien. Il a aussi été condamné à verser 800 € de dommages et intérêts au surveillant insulté et menacé.
Un motif de satisfaction pour les personnels pénitentiaires. Mais désormais, un autre problème se pose. Le condamné se trouve détenu dans le même quartier que celui où travaille sa victime. C'est "irresponsable" pour le syndicat.
Cet individu violent est désormais réincarcéré au Centre Pénitentiaire de Perpignan, dans le même service que notre collègue qu’il a menacé. Une telle situation est inadmissible et constitue un danger pour la sécurité et la sérénité du personnel.
Communiqué syndicat Ufap UNSa Justice.
Malgré la demande de la direction du centre de Perpignan de transférer le détenu vers un autre établissement, le tribunal n’a eu d’autre choix, dans le cadre d’une peine avec maintien en détention, que de le renvoyer à la prison de Perpignan.
Les syndicats demandent donc un transfert rapide de ce prisonnier vers un autre établissement.