Les parents des enfants morts dans l'accident de Millas se sont succédés à la barre ce mercredi 28 septembre. Ils ont témoigné de leurs souffrances et de leurs incompréhensions. Le procès de la conductrice du car accidenté se poursuit devant le tribunal de Marseille.
"Nous ne vivons plus, nous survivons" : à Marseille, les parents d'adolescents décédés dans la collision de leur bus scolaire avec un train en 2017 à Millas (Pyrénées-Orientales) ont raconté mercredi les loupés de la prise en charge après l'accident et leurs vies brisées. "On s'est retrouvées à cinq familles dans l'amphithéâtre" de l'hôpital de Perpignan, "en sachant qu'il y avait quatre décès. L'espoir nous faisait tenir", a raconté mercredi le père d'un des six enfants morts dans l'accident survenu à un passage à niveau le 14 décembre 2017.
Dix-sept autres adolescents, dont certains sont déjà venus témoigner la semaine passée, ont été blessés dans cette collision avec un TER. La conductrice du bus, Nadine Oliveira, 53 ans, jugée pour homicides et blessures involontaires, est représentée depuis lundi par ses avocats après son hospitalisation à la suite d'un malaise à la barre.
"A la fin, il restait deux familles. On entend la personne appeler les parents d'Ophélia", a ajouté ce père, avant d'évoquer le regard fuyant de la personne venue lui annoncer le décès de sa fille, alors âgée de 13 ans. "
Je veux savoir de quoi Loïc est décédé.
La mère d'un adolescent mort dans l'accident.
"Je ne le sais pas encore aujourd'hui. Probablement d'un écrasement de la cage thoracique", a poursuivi cette femme vêtue d'un t-shirt portant l'inscription "Mon fils" sur l'avant et "Loïc" au dos.
"Nous n'avons pu voir (le corps de) nos enfants" que le lendemain, "à 15H00 à la morgue", a-t-elle encore témoigné, précisant qu'en guise de thérapie, elle avait pris une chienne, "Olya", nommée d'après les initiales des quatre enfants décédés sur le coup. "On nous dit +On ne va pas nous embêter avec le choix du cercueil, ce sera un cercueil blanc+", a-t-elle relaté, avant d'ajouter: "On n'a pas envie de choisir un cercueil pour son enfant. On dit oui".
"Il y a plein de maladresses administratives" dans la prise en charge ayant suivi l'accident, a concédé la présidente du tribunal.
"A 02H00 du matin, on m'annonce sans ménagement le décès de mon fils Allan, on me dit qu'il est à Montpellier", a également témoigné la mère d'une autre victime, qui a dû prendre des antidépresseurs après l'accident: "Nous ne vivons plus, nous survivons".
Avec AFP.