Thierry Cahuzac est accusé d'avoir tué ses parents et ses beaux-parents en août 2020. À l'ouverture du procès lundi, il a de nouveau reconnu les faits les faits devant la cour d'assises des Pyrénées-Orientales à Perpignan. Il réfute
"C'est moi qui les ai tués mais ils sont morts de leur méchanceté" : ces mots cinglants ont été lâchés à la cour dès le premier jour de procès par l'accusé, Thierry Cahuzac. Un homme détendu, et presque arrogant, goguenard durant le rappel des faits, occupé à observer ostensiblement ses ongles de mains ou à interpeller son avocat.
Tourbillon de paranoïa et de menaces
Au premier jour de son procès pour un quadruple assassinat, Thierry Cahuzac n'a donc pas dérogé à ce qu'il dit depuis le 23 août 2020 : oui, il a tué ses parents et ses beaux-parents, oui, il l'avait prémédité et oui, il s'est fait justice.
Une notion de justice "qui lui est propre", décrit le directeur d'enquête venu témoigner lors du premier jour d'audience. Avant d'être copieusement insulté par l'accusé, mécontent du rapport qui est relaté à la barre. Il décrit l'accusé comme "sans affect et sans empathie, cynique" et "dangereux, durablement dangereux". Thierry Cahuzac insulte le policier, "un beau salopard" selon lui. La présidente de la cour le recadre et menace alors de le faire quitter la salle.
L'homme de 53 ans fait semblant de jouer de la flûte, lève les yeux au ciel, soupire et hoche vivement la tête lorsqu'est raconté son "basculement" autour de l'année 2010 dans un tourbillon de paranoïa et de menaces. "On veut me faire passer pour un boucher", s'indigne-t-il à propos du nombre de coups de couteau qu'il aurait porté aux quatre victimes. Le rapport du médecin légiste décrit 27 coups de couteau portés à sa belle-mère, douze à son beau-père. "Oui j'ai fait un carnage mais je n'ai pas agi comme une bête", avait expliqué l'accusé aux policiers durant l'enquête.
Ses enfants à l'audience
Quand il n'est pas occupé à commenter les récits des témoins, Thierry Cahuzac parcourt du regard les bancs de la salle d'assises pleine. Au premier rang, il fixe longuement ses enfants, Rémi, 23 ans, et Laura, 27 ans, qui ne cillent pas lorsque leur père entre dans le box, vêtu d'une parka jaune.
"C'est un jeu de contact visuel, il l'avait déjà fait lors de la dernière audience [à Montpellier, pour son maintien en détention, NDLR]", raconte son fils, qui ne se laisse pas impressionner. "Je l'ai fixé pendant plusieurs secondes, pour qu'il comprenne bien que ça ne m'importe plus", rajoute Laura Cahuzac qui ne l'avait plus vu depuis 2011.
Quand il est entré, je n'ai pas vu mon père. J'ai vu le meurtrier, l'assassin.
Laura Cahuzac, la fille de l'accusé
Tous deux sont venus entourés de leur famille. Leur mère, Dominique Bertran, qui confiait avant le procès être "angoissée" et "effrayée". Mais aussi des membres de leur famille maternelle, eux aussi partie civile dans l'affaire, venus témoigner de ces années de traumatismes et raconter ce personnage imprévisible et plein de ressentiment.
La cour d'assises de Perpignan doit se pencher sur la personnalité de l'accusé plus tard dans la semaine. Avant cela, le procès se poursuit ce mardi 5 décembre par la présentation des rapports d'autopsie et l'audition d'autres témoins.