Punaise de lit : après les détenus, les surveillants craignent que l'invasion s'étende à l'extérieur

Déjà en proie à la surpopulation carcérale, la prison de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales, fait face depuis plusieurs mois à une prolifération des punaises de lit.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"C'est pire que des moustiques !" se désole Pierre Grousset, secrétaire local UFAP UNSa Justice au centre pénitentiaire de Perpignan, qui fait face depuis plusieurs mois à une prolifération de punaises de lit. Auparavant confiné aux cellules des détenus, le problème s'est étendu jusqu'aux couloirs fréquentés par le personnel. Dans un tract, l'organisation syndicale multi-carcérale déplore, photo à l'appui, la morsure à la jambe d'un des employés.

Le problème a commencé en 2013, c’est un fléau depuis des années mais ça s’est accentué depuis quelques mois.

Pierre Grousset, secrétaire local  UFAP UNSa Justice au centre pénitentiaire de Perpignan

"Un collègue en a même retrouvé chez lui. Avec les visites aux parloirs, cela risque de se propager à l'extérieur et de devenir un problème de santé publique", alerte le syndicaliste, déplorant l'inefficacité du traitement chimique engagé par la direction pour 35 000€. Dans son tract, il réclame notamment l'utilisation de traitements thermiques pour éliminer les parasites, qui ont développé une résistance aux insecticides.

Bien que les morsures de punaises de lit ne soient pas vectrices de maladies, les détenus exposés peinent à dormir correctement, ce qui a tendance à les rendre plus irritables selon Pierre Grousset. "Pour l'instant, on n'a eu aucune agression en rapport avec la situation, car les détenus voient bien qu'on a tenté de désinfecter leur lit, mais comme on est déjà surchargé, c'est compliqué de les reloger dans d'autres cellules en attendant." Pour cause, la prison compte 744 hébergés pour une capacité d'accueil de seulement 529 places, soit un taux de surpopulation carcérale d'environ 140%...

Surpopulation et vétusté des locaux en cause

Le centre, qui fait partie des plus surpeuplée de France, compte 72 cellules occupées chacune par trois détenus dans neuf mètres carrés, sans douche. La région Occitanie est celle qui compte le plus de matelas au sol dans ses prisons. Une promiscuité qui favorise la prolifération des punaises de lits.

Cette surpopulation concerne principalement la partie maison d'arrêt (où sont envoyés les individus en attente de jugement ou condamnés à une peine inférieure à un an), où on observe un taux d'occupation de 249% aujourd'hui, contre 180% en 2020 selon l'Observatoire international des prisons. Déjà à l'époque, le coordinateur du pôle enquête de l'ONG française dénonçait "des douches avec des moisissures et des champignons, des cellules avec des carreaux extrêmement crasseux, [...]" dans cette prison construite en 1987.

Une nouvelle prison devrait voir le jour à Rivesaltes en 2027, à une dizaine de kilomètres de Perpignan pour permettre de désengorger le site.

La conjoncture actuelle risque pour l'heure de ne rien arranger à la situation. Outre les réquisitions de personnel pénitencier pour assurer la sécurité des JO 2024 à Paris, le syndicaliste craint une vague d'incarcérations à venir avec le déferrement d'individus pour leur participation présumée aux émeutes urbaines qui secouent la France depuis six jours, suite à la mort d'un adolescent tué par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine).

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité