Des insectes nuisibles sévissent dans les vignes des Pyrénées-Orientales. Alors que les vendanges viennent de débuter, les vignerons s'inquiètent pour leur récolte.
Les viticulteurs des Pyrénées-Orientales font grise mine. Cette année, dame nature ne les a pas épargnés ! Au printemps, des pluies abondantes ont perturbé le développement des vignes, laissant présager une petite récolte pour l'année 2020.
Et maintenant, alors que les vendanges viennent de débuter, les vignerons doivent également s'adapter à la prolifération d'insectes nuisibles.
Les vignes touchées par des parasites
Vous connaissez sans doute le mildiou, ce champignon ravageur de vignes mais deux papillons sont aussi particulièrement actifs dans les Pyrénées-Orientales : l'Eudémis de la vigne (aussi appelé "le ver de la grappe") et le Cryptoblabes.Le premier sévit dans les exploitations du sud de la France depuis plusieurs dizaines d'années. "L'Eudémis se développe en trois temps : la première génération de l'espèce pond des oeufs sur les grappes, qui vont se développer. Puis la seconde et la troisième génération perforent les grains", explique Eric Noémie, conseiller agricole à la chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales.
Le Cryptoblabes est un parasite plus récent : arrivé sur le littoral méditerranéen il y a environ cinq ans, il troue également les fruits et "momifie" les grappes.
A cause des aléas climatiques, du mildiou et des insectes ravageurs, d'énormes pertes sont attendues dans le département pour ce cru 2020 : la production pourrait être réduite de 30 à 40 % par rapport à 2019. "Des viticulteurs n'auront même pas besoin de vendanger cette année", constate tristement le vigneron Patrick Mauran, qui gère une exploitation à Fourques.Ces deux nuisibles n'ont pas d'impact sur la qualité du raisin. En revanche, ils en ont sur la quantité. Car si les baies perforées sont mûres et exposées à l'humidité, c'est toute la grappe qui va pourrir et qui ne pourra pas être récoltée.
Existe-t-il des traitements contre ces nuisibles ?
Historiquement, des insecticides sont utilisés pour se débarrasser de ces espèces invasives. Mais des solutions biologiques existent aussi, dont la technique dite de la "confusion sexuelle"."On propage des phéromones sur l'ensemble de la parcelle pour créer de la confusion : les insectes mâles auront plus de difficultés à trouver les femelles et donc à s'accoupler", résume Eric Noémie. Selon les années et les hormones développées, ce traitement naturel ne marche pas toujours à 100 %. Il faut alors faire de la sélection parcellaire ou trouver des solutions pour exploiter les grains autrement.
Malgré une année difficile, les producteurs de vin des Pyrénées-Orientales se veulent optimistes : le millésime 2020 ne coulera certes pas à flots mais devrait avoir une bonne tenue !