Pyrénées-Orientales : le port de Port-Vendres a un nouveau concessionnaire

Le port de Port-Vendres change de gestionnaire. Le conseil départemental a attribué la concession à la "Compagnie port-vendraise" pour les quinze prochaines années.

Le conseil départemental des Pyrénées-Orientales a voté hier, à l’exception de trois voix, pour l’attribution de la concession de service public. Celle-ci est confiée à la "Compagnie port-vendraise", avec pour mandataire Transit Fruit à hauteur de 75%, une filiale du groupe "Compagnie fruitière", implanté de longue date à Port-Vendres. La Chambre de Commerce et d’Industrie du département, à hauteur de 20%, et une filiale d’EDF, la société d’aide au financement du développement industriel, complètent le trio de gestionnaire. Les trois acteurs ont décidé "de se regrouper", a expliqué la présidente du département Hermeline Malherbe, en réponse à la conseillère Rassemblement National Carla Muti qui s’étonnait qu’il n’y ait eu "qu’un seul candidat à cet appel d’offres".

Création d'emplois ?

Le délégataire gérera l’ensemble des activités portuaires - pêche, commerce et plaisance - pour une durée de 15 ans, et doit également s’engager à la prise en charge de la construction d’ouvrage et à l’acquisition de biens nécessaires au service, mais aussi à la réalisation de travaux. "Le statu quo était impensable", a affirmé Hermeline Malherbe. "Nous avons l’objectif d’en faire un port puissant pour l’emploi et l’économie, pour entrer dans une nouvelle dimension."

Le département, autorité portuaire depuis 1983 et propriétaire de plein droit du site depuis 2021, s’engage à sauvegarder les emplois : aujourd’hui 620 postes directs et indirects. "On peut légitimement se demander combien d’emplois seront créés", s’interroge le maire de Port-Vendres, Grégory Marty. Mais l’élu l’assure, parmi les emplois directs, "51 CDI seront maintenus, plus 60 dockers occasionnels qui travaillent toutes les semaines trois à quatre jours."

La compagnie fruitière, ça fait 10 ans qu’on a des doutes sur le fait qu’elle reste ou pas. Et quand la compagnie s’investit dans le port comme elle le fait aujourd’hui, à travers le contrat de concession. C’est clair qu’elle ne va pas partir.

Hermeline Malherbe, présidente du département des Pyrénées-Orientales

Quel impact ?

Dans les rues de Port-Vendres, où le taux de chômage est l’un des plus élevés du département, l’espoir de nouveaux emplois se fait sentir parmi les habitants. "D’un côté, tant mieux, si ça peut faire travailler les Port-Vendrais et les jeunes, surtout, que ça les amène à avoir du travail sûr, à pouvoir acheter", explique Fabio, serveur dans un restaurant du port. "On ne demande qu’à voir à l’avenir, mais c’est vrai que si la société veut partir et planter le projet, ça peut faire beaucoup de mal."

Critiqué par plusieurs associations pour son impact environnemental, le projet du port se veut moderne et vertueux, avec un port connecté et électrifié "pour réduire les émissions sonores et atmosphériques des navires". Le département s’est engagé à un suivi de la pollution acoustique sur terre et dans l’eau durant les travaux, et à la surveillance de la qualité des eaux portuaires. Une nurserie de juvéniles sera aussi mise en place pour héberger les espèces naturellement présentes sur la zone, et des laboratoires recherches seront implantés en collaboration avec l’Université Perpignan Via Domitia.

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