Pyrénées-Orientales : le vol de fruits et légumes devient un véritable fléau en Roussillon

Récurrent depuis plusieurs années, le vol de fruits et légumes devient un véritable fléau dans la plaine des Pyrénées-Orientales. Des tonnes de marchandises disparaissent chaque année pour être revendues au marché noir. Un gros manque à gagner pour les maraîchers et arboriculteurs.

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Pêches, pommes, abricots ou encore artichauts sont volés chaque année. Mais le phénomène prend actuellement une toute autre ampleur. Les vols de fruits et légumes se multiplient et coûtent des milliers d’euros aux agriculteurs, notamment catalans.

A Saint-Feliu-d'Amont, début septembre, le propriétaire d'une parcelle arboricole a eu une drôle de surprise en pénétrant sur son domaine. Il est tombé nez à nez avec un septuagénaire en train de cueillir ses nectarines. Dans le coffre de sa voiture, onze cagettes attendaient d’être remplies. L'homme, originaire de Rivesaltes, avait déjà été interpellé 3 semaines plus tôt pour des faits similaires. Il sera bientôt jugé pour vol en récidive.

400 cagettes d'abricots volés

Fin août, à Millas, un autre producteur fruitier n’a pas eu la même chance. Deux tonnes de nectarines blanches lui sont dérobées dans son entrepôt agricole. Une patrouille de gendarmes surprend deux véhicules suspects qui parviennent à s’échapper avec des centaines de cagettes de nectarines. Au terme de l’enquête, deux suspects sont appréhendés. Les fruits n’ont pas été retrouvés.

Début septembre, quatre tonnes d'abricots sont subtilisées à Corbère-les-Cabanes, cueillies en pleine nuit à même les arbres. Selon le propriétaire, le butin se chiffre à 15.000 euros.

A Nohèdes, c’est un producteur de pommes qui se fait dérober deux tonnes de fruits dans son verger. Toute sa récolte s’est volatilisée pendant la nuit.

Nathalie Capillaire, directrice de la FDSEA 66 souligne que « le préjudice s’élève à plusieurs milliers d’euros pour les agriculteurs. Vu leur ampleur, certains vols ne peuvent être que l’œuvre de bandes organisées ».

Demeter multiplie les rondes

Face à cette véritable recrudescence, les agriculteurs sont impuissants. Impossible de faire le guet toutes les nuits, et trop cher de clôturer les vergers ou de placer des caméras de vidéosurveillance.

Dans le Gard, les vols ont pourtant diminué. « La création de la cellule Demeter a permis d’améliorer la situation, grâce à l’intervention de la gendarmerie et aux SMS qui nous préviennent de faire attention », explique David Sève, le président de la FDSEA 30.

Cette cellule de la gendarmerie nationale a été créée en 2019 à l’initiative de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles et du Ministère de l’Intérieur. Elle a pour mission de protéger les agriculteurs des agressions et intrusions sur les exploitations agricoles.

Le dispositif critiqué au sein de la profession, a le mérite d’avoir mis en place un dispositif de surveillance, moyen le plus dissuasif pour lutter contre le fléau.

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