La crise sanitaire a pu donner de nouveaux arguments aux complotistes. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, Miviludes, a rendu son rapport annuel. Elle note une hausse de 40% en 5 ans des dérives sectaires.
Renforcer ses défenses immunitaires en jeûnant, faire des bains de lumière « métatroniques », répéter des séries précises de chiffres, être « protégé » par téléphone… entre le 1er mars et le 31 décembre 2020, pendant la crise sanitaire, 120 « situations inquiétantes » ont été signalées à la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.
Selon la Miviludes, ce sont surtout des mouvements où les personnalités s’opposent à la médecine scientifique qui ont été signalés, notamment par des victimes.
En 2020, 38% des demandes sont liées au domaine de la santé et du bien-être, souvent sur fond de Covid. 412 saisines concernent des mouvements de médecine complémentaire et alternative.
Thierry Casasnovas dans le viseur
Les stages de jeûnes extrêmes pratiqués sans supervision médicale ou le crudivorisme reviennent dans beaucoup de rapports. Le youtubeur Thierry Casasnovas, créateur il y a 10 ans de Regenere et conseiller municipal de la commune de Taulis dans les Pyrénées-Orientales est un adepte du crudivorisme. Ce Catalan est la personnalité française la plus signalée à la Miviludes.
Pendant le premier confinement, au printemps 2020, les vidéos se sont multipliées sur sa chaîne. Entre autres, « Coronavirus : Pourquoi nous ne sommes pas en guerre », « Coronavirus : Confinement, est-ce la meilleure stratégie ? », « Coronavirus : Va-t-on se remettre en question ? La repentance »
En 2020, la pandémie a été une véritable aubaine pour lui. Encourageant une sorte de résistance aux mesures sanitaires, il multiplie les live vidéo aux côtés de figures de la médecine alternatives et de la complosphère
Un phénomène en hausse de 40% en 5 ans
L’anxiété et l’isolement ont renforcé l’impact de ces discours extrêmes sur les personnes fragilisées psychologiquement. « La Miviludes a fait une veille au début de la crise et a constaté que tous les mouvements qui présentent des risques de dérives de nature sectaire ont remarquablement adapté leurs discours et leurs offres ».
Le rapport de la mission interministérielle note un retour des courants apocalyptiques notamment « qui voient dans la pandémie un signe et une confirmation de l’éminence de la fin des temps ».