Mort pour la France en Algérie en 1956, le sergent Jean Vilalta a été enterré ce samedi matin au cimetière d’Argelès-sur-Mer, dans les Pyrénées-Orientales. Son corps avait été rapatrié mi-juillet. Une première en France.
Le 12 juillet 1956, Jean Vilalta, un jeune Argelésien de 22 ans mobilisé en Algérie, succombe à ses blessures près de Taher. 61 ans plus tard, le 12 juillet 2017, le corps du sergent est exhumé et rapatrié en France.
Ce 5 août avaient lieu ses obsèques à la cathédrale d’Elne, devant 300 à 400 personnes.
Une première en France
L'opération d'exhumation et de rapatriement d'un soldat français mort en Algérie est une première en France. "C'est une première et certainement une dernière", a déclaré le lieutenant-colonel Christophe Corréa, délégué départemental des armées dans les Pyrénées-Orientales. "Cela a pu se faire car le corps a été exhumé d'une nécropole française. Il faut obtenir l'autorisation de l'Etat algérien et de l'Etat Français", a-t-il expliqué, évoquant également les difficultés des démarches et le coût très lourd pour les familles.
Il reste, selon le lieutenant-colonel Corréa, environ 400 soldats français enterrés en Algérie, tandis que plus de 15.000 sont morts au combat de 1954 à 1962 pendant le conflit.
Le reportage de Philippe De Leyritz et Frédéric Savineau
Mort pour la France en Algérie en 1956, le sergent Jean Vilalta a été enterré ce samedi matin au cimetière d’Argelès-sur-Mer, dans les Pyrénées-Orientales. Son corps avait été rapatrié mi-juillet. Une première en France.
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©France 3 LR
Quatre ans de négociations menés par la famille
Le gouvernement algérien a accepté en juin dernier l'exhumation et le rapatriement des restes de Jean Vilalta, enterré à Oran, après "plus de quatre ans de négociations menées par les familles soutenues par le Souvenir français ainsi que l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre", selon le délégué départemental des armées.
Samedi, dans la cathédrale d'Elne, les restes de Jean Vilalta reposaient dans un cercueil d'enfant couvert d'un drapeau tricolore. Les honneurs militaires lui ont été rendus par un détachement du 3e Régiment parachutiste d'infanterie de marine de Carcassonne (3e RPIMa). Le défunt appartenait au 2e régiment d'infanterie coloniale.
Les obsèques officielles ont eu lieu dans une cathédrale comble en présence de la famille originaire d'Argelès-sur-Mer, de la sous-préfète des Pyrénées-Orientales Hélène Girardot, d'élus locaux et de représentants d'une cinquantaine d'associations d'anciens combattants et de rapatriés d'Algérie.