Les compteurs électriques intelligents Linky n’en finissent pas de faire polémique. Et les techniciens chargés de les installer sont parfois pris pour cibles, comme à Canohès dans les Pyrénées-Orientales il y a quelques jours.
Décidément, les compteurs Linky sont toujours loin de faire l’unanimité. Chez certains opposants, l’inquiétude se mue même en agressivité. A Canohès dans les Pyrénées-Orientales, Franck Quentin, technicien prestataire pour Enedis, a été menacé par un particulier armé d’un couteau qui refusait le nouveau compteur.
Cela s’est passé au début du mois, et le technicien n’en revient toujours pas :
Nous ne sommes que salariés prestataires d’Enedis. J’exécute les ordres qu’on me donne, ce n’est pas moi qui ai pris la décision de changer les compteurs.
Les menaces et agressions de ce type se multiplient. Dans le Puy-de-Dôme, un technicien a été roué de coups fin juin. Même chose dans le Var, à Bagnols-en-Forêt.
Des communes également opposées au compteur
Face à cela, Enedis a dû prendre de nouvelles mesures, comme l’explique François-Xavier de Boutray, directeur d'Enedis 66 :
Si la personne manifeste une opposition forte à Linky, à ce moment-là le technicien informe Enedis de ce refus, ne va pas remplacer le compteur, et c’est Enedis qui va reprendre contact avec cette personne.
Selon l'obligation légale, le département devrait être intégralement équipé d'ici à 2022. Mais la tâche s’annonce difficile. Une quinzaine de communes du Pays catalan a en effet voté une délibération contre l'installation de Linky. Et certains particuliers vont jusqu’à cadenasser leur coffret électrique.
Les arguments des opposants aux compteurs jaunes sont multiples. Certains pointent du doigt de nombreux dysfonctionnements, comme des appareils qui disjonctent depuis l’installation de Linky. Mais la collecte de données personnelles pose également question, de même que le risque pour la santé, avec l'exposition aux champs électro-magnétiques.