Dans les Pyrénées-Orientales comme dans les Hautes-Pyrénées, en passant par l’Ariège, les premiers skieurs de la saison ont dévalé les pistes de ski ce week-end. Grâce à la neige tombée tôt, les stations ont pu ouvrir en avance.
C’est parti pour la saison du ski. Un tiers des stations de ski des Pyrénées ont ouvert leurs domaines ce week-end, surfant sur une arrivée précoce de la neige et du froid, après une saison en demi-teinte l'hiver dernier.
"Cela faisait quelques hivers que nous n'avions pas eu un démarrage aussi précoce, avec de fortes précipitations et des plages de froid qui ont permis de produire beaucoup de neige de culture", se félicite Blandine Vernardet, directrice adjointe du Grand Tourmalet (Hautes-Pyrénées), l'une des plus importantes stations des Pyrénées françaises, qui a ouvert ses portes dès le samedi 30 novembre.
Hakim Boufaid, directeur adjoint à Saint-Lary-Soulan (Hautes-Pyrénées également), dont la station annonce 1,40m de neige en haut des pistes, souligne qu’une ouverture précoce est une prise de risque au vu des charges d’exploitation importantes, mais se montre malgré cela "très optimiste" avec "des vacances de Noël qui s'annoncent prometteuses". "Il faudrait vraiment quelque chose d'exceptionnel pour que cela fonde d'ici-là".
Carte des dates d'ouverture des stations de ski des Pyrénées hivers 2019/2020
Dans les Pyrénées-Orientales, le directeur de Porté-Puymorens a ouvert une partie de son domaine dès le 16 novembre. "Les conditions sont parfaites", se réjouit Eric Charre, précisant que "la moitié du domaine ouvert l'est sur de la neige naturelle". A Font-Romeu, l’ouverture a eu lieu samedi 30 novembre. Pour ce premier jour, environ 3.000 skieurs ravis étaient au rendez-vous. 22 pistes, soit 70% du domaine, étaient ouvertes.
Une saison 2018-2019 en demi-teinte
L'an dernier, les stations pyrénéennes avaient connu un hiver en demi-teinte en raison d'un important déficit d'enneigement et de froid en début de saison, contraignant la majorité d'entre elles à repousser leurs dates d'ouverture. Malgré un rebond en février le bilan s'était soldé par des chutes de fréquentation pouvant aller jusqu'à 25%, le cas de Superbagnères (Haute-Garonne).
Alors cette année, la prudence est de mise. Claude Weiss, responsable commercial des stations de Gourette et de La Pierre Saint Martin (Pyrénées-Atlantiques) se garde de trop tabler sur l'embellie de ce début de saison : "Avec la variabilité de notre activité, c'est impossible de compter sur une saison future pour amortir une saison moyenne ou mauvaise".
"Les saisons se suivent et ne se ressemblent pas, C'est sûr que ça part sous de meilleures augures. Mais on peut avoir un temps fabuleux à Noël, et des vacances de février moyennes, ce qui ‘mangerait’ toute la saison, février représentant 60% de notre chiffre d'affaire", rappelle Georges Vigneau, directeur de quatre stations ariégeoises.
Aléas climatiques
Le changement climatique s’est invité dans l’équation économique. Georges Vigneau pointe ainsi du doigt "ces grandes variations de températures que l'on connaît aujourd'hui". "On va passer en 24h de -5 à +15 et ça, il y a 25 ans, ça n'existait pas."
Le massif pyrénéen représente environ 10% du marché du ski français, un des plus importants au monde. L'épaisseur de neige pourrait y diminuer de moitié et les températures maximales moyennes augmenter de 1,4 à 3,3 degrés d'ici à 2050, selon l'Observatoire Pyrénéen du Changement Climatique (OPCC).