Jeudi 25 avril, le Conseil d'État a été saisi pour une demande surprenante : rendre "inexistante" la décision de François 1er de s'approprier le portrait de Mona Lisa. Les demandeurs agissent pour le compte d'une association, basée dans un village des Pyrénées-Orientales...
La Joconde ne finira probablement jamais d'attirer passions et convoitises. Cette fois, au chapitre "controverse" de l'histoire de Mona Lisa, une étrange demande d'une association, qui voudrait que l'État "radie" du musée du Louvre le tableau de Léonard de Vinci.
Œuvre spoliée ?
Selon l'AFP, l'association "International Restitution" s'est présentée sans avocat au Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative, jeudi 25 avril. L'association a appelé à "déclarer inexistante" la décision de François 1er "de s'approprier" le portrait de Mona Lisa, il y a cinq siècles déjà.
Sur le répertoire national des associations, International Restitutions se présente comme voulant "protéger le patrimoine culturel mobilier afin qu'il reste à disposition des populations autochtones dans le lieu ou le pays d'origine de création de manière à conserver, affirmer et promouvoir leur identité culturelle et la puissance créatrice de leur histoire." Pour cette demande, l'association affirme agir "pour le compte des descendants des héritiers du peintre". Le génie de la Renaissance n'a pas eu d'enfant. Mais, selon un article du journal Le Parisien, 14 descendants du peintre auraient été recensés via un demi-frère de De Vinci.
Domiciliée dans les Pyrénées-Orientales
Toujours selon les informations disponibles sur le répertoire national des associations, la mystérieuse association dont on ne connaît le nom d'aucun responsable, est domiciliée à Pollestres, village de 4 759 habitants situé au sud de Perpignan. Contactée, la mairie dit n'avoir "jamais eu affaire avec cette association". "Leurs représentants ne se sont jamais rendus en mairie, et l'association n'a jamais mené d'actions ici" poursuit la municipalité.
Jusqu'en 2022, l'association déclarait une autre adresse, dans la commune de Théza, également dans les Pyrénées-Orientales.
Association coutumière du fait
L'association avait déjà tenté de saisir les autorités par deux fois. En octobre 2022, l'association avait demandé la radiation de l'inventaire du musée du Louvre "des objets ayant pour origine les envois effectués à la suite des fouilles réalisées par le service archéologique de l'Armée d'Orient entre 1915 et 1923" ; puis, en novembre de la même année, International Restitutions avait demandé de déclarer "inexistante l'inscription à l'inventaire du musée chinois du château de Fontainebleau de l'intégralité des objets issus de la mise à sac du Palais d'Eté de Pékin" par les troupes françaises en 1860. Pour le premier cas, l'association s'était finalement désistée. Dans le deuxième, le Conseil d'État avait rejeté la requête, jugeant que l'association n'avait pas "la qualité pour agir".
La nouvelle demande de l'association devrait vraisemblablement connaître le même sort. Au Louvre depuis 1797, et en France depuis 4 siècles, le portrait le plus célèbre au monde devrait donc bel et bien rester accroché sur les cimaises du musée parisien.