L'association des maires des Pyrénées-Orientales a adressé un courrier de soutien aux élus de Catalogne, avant le référendum d'autodétermination prévu dimanche mais interdit par la justice espagnole. Un courrier pour défendre la "liberté d'opinion et d'expression".
Le courrier a été envoyé le 25 septembre au directeur de la Casa de Catalunya Josep Puigbert, le représentant du gouvernement catalan à Perpignan.
"On veut marquer notre attachement aux maires du Sud"
Ce courrier pour défendre la "liberté d'opinion et d'expression" est signé par le président de l'AMF66, Guy Ilary, maire de Tautavel. "C'est une initiative de l'Association des Maires des Pyrénées-Orientales", a indiqué vendredi à l'AFP M. Ilary. "Sans prendre parti dans le débat, en tant que maire, on veut marquer notre gratitude, notre attachement aux maires du Sud", a-t-il souligné. Cela fait "suite à l'intervention et aux poursuites qui ont lieu au Sud chez les élus locaux et les fonctionnaires", a-t-il ajouté.
La "liberté d'opinion et d'expression" doit s'exercer
La "liberté d'opinion et d'expression" doit s'exercer "dans le calme et la sérénité. On ne peut rester indifférents à des actes de coercition qui apparaissent disproportionnés et qui s'éloignent du dialogue nécessaire et du compromis inévitable", selon le texte. Près d'une cinquantaine d'intellectuels et artistes roussillonnais ont également signé un manifeste pour la tenue du référendum. Plusieurs organisations syndicales, associatives et politiques des Pyrénées-Orientales ont aussi marqué leur soutien au processus référendaire en Catalogne.
Contre les "menaces répressives du gouvernement espagnol"
Dans une déclaration commune regroupant notamment la CGT, la CNT, EELV, le MRAP, NPA et Solidaires, les signataires "protestent fermement contre les dangereuses et croissantes menaces répressives du gouvernement espagnol". "Notre soutien au référendum ne consiste pas à se positionner pour ou contre un processus indépendantiste. Il s'agit d'un soutien qui veut surtout mettre en avant que le droit à l'autodétermination est un droit légitime des peuples", selon eux.
Les Pyrénées-Orientales ont longtemps fait partie de la Catalogne
Le Parti de Gauche 66, pourtant opposé au mouvement indépendantiste catalan, a dénoncé "la réaction disproportionnée du gouvernement Rajoy, qui se place en contradiction avec les impératifs démocratiques les plus fondamentaux". Le département des Pyrénées-Orientales a longtemps été une partie de la Catalogne. Il est devenu français en vertu du traité des Pyrénées signé le 7 novembre 1659 par les royaumes de France et d'Espagne. Sa population reste attachée à sa culture, mais elle est dans son immense majorité éloignée des revendications indépendantistes qui existent de l'autre côte de la frontière.