Rugby à XIII. Perpignan : pas d'exploit pour les Dragons Catalans, battus de peu en finale de la Super League

Les Dragons Catalans ne sont pas parvenus à remporter la première Super League de leur histoire. Les Perpignanais se sont inclinés de peu (12-10) à Manchester, samedi 9 octobre contre St Helens, titré pour la troisième fois consécutive. Une issue cruelle pour les Catalans.

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Quand Michael McMeeken s'en est allé aplatir le ballon dans l'en-but adverse à la 50e minute, le peuple catalan, présent en nombre - 2 000 supporters - dans les tribunes d'Old Trafford ce dimanche 9 octobre, et dans les bars de Perpignan a commencé à y croire. Mais cet essai n'a pas suffi, leur rêve a été brisé : les Dragons Catalans se sont inclinés de peu (12-10) en finale de la Super League contre les redoutables Anglais de St Helens, sacrés pour la troisième fois de suite. 

"Je suis mauvais perdant et il n'y a que des compétiteurs dans l'équipe. Quand on perd une finale de deux points, c'est une grosse déception et c'est ce qui l'emporte à chaud. Il a fallu beaucoup de travail pour arriver là, sur toute une saison", a réagi le capitaine Benjamin Garcia après la défaite. L'entraîneur Steve McNamara, architecte de la réussite du club catalan ces dernières saisons, avait le même sentiment. "Pas de regrets, nous avons tout donné sur le terrain. Tout. Ç'a été le cas toute le saison, mais en particulier ce soir. Je ne pouvais pas demander plus aux joueurs. Nous sommes fiers de ce que nous avons accompli cette saison, même si la déception est immense de ne pas finir le travail."

 Un énorme engouement

A Manchester et dans les Pyrénées-Orientales, l'engouement pour les "Dracs" était énorme tout au long de la semaine. Preuve en est le message de soutien de la légende mancunienne Eric Cantona. Plus de 2 000 supporters, la plupart drapés de sang et d'or, ont fait le déplacement depuis la Catalogne pour voir leur équipe - la seule étrangère parmi les 12 de la compétition - tenter de s'imposer au nez et à la barbe des Anglais, dans le Nord ouvrier du pays, où la discipline a vu le jour à la fin du XIXe siècle sur fond de lutte des classes.

Ceux de St Helens, cité industrielle située à une trentaine de kilomètres de Manchester, étaient logiquement plus nombreux et bruyants dans les travées pas tout à fait
pleines d'Old Trafford (45 175 personnes). Mais beaucoup de spectateurs neutres espéraient au fond d'eux une victoire des Français, qui font souffler un vent de fraîcheur et de nouveauté sur la Super League, dont quatre clubs (St Helens, Leeds, Bradford et Wigan) monopolisent les titres depuis 1996.

Cantona avait déclaré "Old Trafford porte chance aux Catalans". Pas cette fois. Malgré le retour de l'arrière Sam Tomkins, désigné "Man of Steel", meilleur joueur de la saison, les "Dracs" ont subi la loi des Saints, très agressifs défensivement. L'essai marqué en deuxième mi-temps par Mike McMeeken et le sans-faute face aux
perches de l'ouvreur australien James Maloney, pour sa dernière sortie à ce niveau, n'ont pas suffi dans une finale aussi intense que fermée. L'essai transformé à la 66e minute du Fidjien Kevin Naiqama, déjà auteur de l'essai anglais en première mi-temps, a été fatal aux Dragons.

Un nouveau palier franchi

Les Dragons ont tout de même indiscutablement franchi un nouveau palier cette année. Qualifiés pour leur première finale de Super League après en avoir été recalés trois fois à la porte (2009, 2014 et 2020), ils ont également dominé la phase régulière, avec 19 succès en 23 matches.

Un temps raillés par les Anglais pour leur manque de régularité, ils en ont définitivement gagné le respect, trois ans après avoir soulevé leur premier trophée, la Challenge Cup, presque par accident. Cette réussite est celle de plusieurs hommes, à commencer par le président et fondateur Bernard Guasch, chef d'entreprise passionné à la forte personnalité.

Bientôt rejoints par Toulouse ?

Arrivé en 2017 à la tête de l'équipe, Steve McNamara, ancien sélectionneur de l'équipe d'Angleterre, a lui réussi le tour de force de tirer le meilleur parti d'un drôle d'attelage entre stars anglophones et talents français. La franchise catalane, dont le budget de 11 millions d'euros se situe dans la moyenne de la Super League, va désormais devoir confirmer son nouveau statut.

Elle se sentira peut-être un peu moins seule en 2022 : le Toulouse Olympique pourrait la rejoindre dans l'élite en cas de victoire contre Featherstone dimanche au stade Ernest-Wallon en finale du Championship, la deuxième division anglaise, qu'il a survolée toute la saison.

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