L’arrière du XV de France et de Perpignan, Melvyn Jaminet, a signé pour trois saisons avec le Stade Toulousain. Le club de la ville rose a en effet racheté le contrat du joueur de 22 ans qui s’était engagé avec l’USAP jusqu’en 2024.
Le suspense durait depuis plusieurs mois. Cette fois c'est fait : l’arrière du XV de France et de Perpignan, Melvyn Jaminet, a signé pour trois saisons avec le Stade Toulousain. Le club de la ville rose a en effet racheté le contrat du joueur de 22 ans qui s’était engagé avec l’USAP jusqu’en 2024. Le club toulousain va indemniser Perpignan pour un montant confidentiel mais estimé à près de 450 000 euros selon plusieurs sources. Il reste maintenant deux mois à Melvyn Jaminet pour tenter de maintenir l’USAP, le club qui l’a révélé, en Top 14.
L'ovni du rugby
Qualifié « d’ovni » par Fabien Galthié, le sélectionneur national, Melvyn Jaminet a en effet une trajectoire peu commune. Formé à Toulon mais considéré comme « trop petit » il n’est pas conservé par le centre de formation varois. Il songe même à arrêter le rugby avant de reprendre progressivement dans le club de sa ville d’enfance, Hyères, en Fédérale 1. C’est là qu’en cette année 2018, un ancien joueur champion de France avec l’USAP en 2009, Grégory Le Corvec, parle de lui à son ancien partenaire, David Marty.
Ascension vertigineuse
Retenu par le centre de formation des Catalans, Melvyn Jaminet débute rapidement une ascension vertigineuse qui va le mener en deux ans, de l’équipe des Espoirs de Perpignan au XV de France. Le 29 février 2020, il a 20 ans lorsqu’il fait sa première apparition, l’espace d’une grosse demi-heure en équipe première de Perpignan.
L'explosion catalane
Mais c’est lors de la saison 2020/2021, en pro D2, qu’il va littéralement « exploser » sous les couleurs catalanes. Il inscrit 294 points dont neuf essais en 26 matches et participe grandement au retour du club perpignanais dans l’élite du rugby français à l’issue d’une finale maîtrisée face au Biarritz Olympique (victoire 33 à 14 le 5 juin 2021). Fait rarissime pour un joueur de Pro D2, Fabien Galthié le sélectionne avec l’équipe de France pour trois premières sélections en juillet 2021 en Australie.
Le rêve
Depuis, son parcours avec le XV de France ressemble à un « rêve éveillé » avec 11 sélections et 143 points inscrits et surtout un Grand Chelem dans le Tournoi des Six Nations après une victoire face aux All-Blacks en novembre 2021. La carrière du phénomène prend désormais une nouvelle dimension avec son arrivée prochaine dans un effectif toulousain où il sera confronté à la riche concurrence de Thomas Ramos et du jeune international italien grenoblois Ange Capuozzo qui doit lui aussi s’engager prochainement dans le club actuel détenteur de la Coupe d’Europe et du Bouclier de Brennus.
Profiter pleinement de l'USAP
En attendant son départ, il va profiter des quatre ou cinq matches qui restent avec l’USAP pour les vivre pleinement. "Je vais les jouer à 200 %", assure Melvyn Jaminet qui quitte son club de cœur pour le Stade toulousain.
J’ai réfléchi longtemps et le projet sportif du Stade toulousain m’inspire. J’ai cette ambition de continuer à évoluer et de progresser.
Melvin Jaminet
"Je connais déjà certains joueurs qui évoluent en équipe de France, c’est un plus. Je ne serai pas dépaysé en arrivant là-bas, c’est ce qui fait aussi que je suis content de rejoindre Toulouse".
La tête et les jambes
"L’USAP lui a permis de grandir alors qu’il avait une importante marche à passer, il ne l’aurait sans doute pas passée avec autant de succès que dans un club comme le nôtre. Sa progression a été tellement rapide. Il sait très bien que c’est la meilleure façon de se préparer aux échéances internationales. Il a la tête sur les épaules", sourit Patrick Arlettaz, manager général de l'USAP.
Un signal pour les jeunes
L’USAP qui a donné sa chance au jeune prodige, "en retire sa capacité à ne pas gâcher les talents. C’est notre impératif premier".
C’est un bon signal pour les jeunes et cela nous donne des arguments pour que les jeunes nous fassent confiance.
Patrick ArlettazManager général de l'USAP
Le feuilleton de son départ l’a obnubilé et cela l’a empêché d’être à son meilleur niveau et je suis content que cela s’arrête. Je veux que le public comprenne le choix de ce gamin", conclut Patrick Arlettaz.