La Ligue nationale de rugby a lancé, ce jeudi, un plan de lutte contre l'homophobie baptisé "Plaquons l'homophobie". Une première dans ce sport, un mois après l'arrivée chez les Dragons catalans de Perpignan d'Israel Folau, un joueur australien qui a créé la polémique après des propos homophobes.
La Ligue nationale de rugby a annoncé le lancement d'une grande campagne de célébration de la diversité au sein des clubs de rugby, ce jeudi 27 février. Dans ce cadre, la Ligue lance un plan de lutte contre l'homophobie qui devrait être mis en place dès cette année.
L'objectif, libérer la parole, et faire que l'orientation sexuelle soit "un non-sujet (...), que chacun se sente libre de faire ce qu'il veut", selon Yannick Nyanga, ex-international et directeur sportif du Racing 92, parrain de cette opération.
#CélébronsLaDiversité
— TOP 14 Rugby (@top14rugby) February 27, 2020
Des actions concrètes
✅30 ateliers #PlaquonslHomophobie animés par @TETUmag
✅Une journée de championnat pour le #TOP14 et la #PROD2 dédiée à la lutte contre l'#homophobie
✅La signature de la charte de lutte contre l'homophobie du @Sports_gouv pic.twitter.com/CjbQqIn6K1
Ce plan prévoit une journée dédiée à la lutte contre l'homophobie lors des championnats de Top 14 et Pro D2, en mai, et des ateliers à destination des joueurs des centres de formation des 30 clubs de Top 14 et Pro D2, leurs présidents de club et les entraîneurs. Ils seront animés par des responsables du magazine dédié à l'actualité LGBT, Têtu.
Israel Folau, suspendu pour homophobie en Australie, accueilli il y a un mois à Perpignan
Une première au sein d'un sport qui véhicule certains clichés sur la virilité, et où jusqu'ici, seul un joueur de renom, l'ex-international gallois Gareth Thomas, a fait son coming-out, il y a dix ans.
Le sport n'est pas en dehors de la société, donc oui, c'est un sujet qui nous concerne. Le rugby c'est l'acceptation de la différence, c'est dans l'ADN de ce sport, où une équipe est composée de plein de gabarits. C'est un sport particulièrement adapté pour parler de diversité.
- Paul Goze, président de la LNR
Cette action intervient seulement un mois après l'entrée chez les Dragons catalans de Perpignan du joueur australien Israel Folau, licencié par la fédération australienne pour avoir tenu des propos homophobes.
Chrétien évangélique convaincu, il avait fait polémique en publiant un message sur son compte Instagram ; "Ivrognes, homosexuels, adultères, menteurs, fornicateurs, voleurs, athées, idolâtres, l'Enfer vous attend. Repentez-vous ! Seul Jésus peut vous sauver."
Contre l'arrêt des matchs en cas d'insultes homophobes
"On a beaucoup parlé d'Israel Folau (...), mais on a peu rappelé les propos de David Pocock, un joueur beaucoup plus important que Folau dans l'histoire du rugby australien", a rappelé Yoann Maestri, joueur du Stade Français et parrain de l'opération, lors de la conférence de presse de lancement.
L'ancien troisième ligne australien, ardent défenseur de la cause homosexuelle, avait en 2010 interrompu son mariage avec sa compagne et refusé de signer les documents tant que le mariage pour tous ne serait pas accepté dans son pays.
Quant à la possibilité de stopper des matchs en cas d'insultes homophobes issues des tribunes, comme pour le football, Paul Goze ne s'y montre pas favorable. "Je suis relativement contre. Nous avons la possibilité de sanctionner les clubs" si cela arrivait, a-t-il précisé.