Quelques millimètres de pluie sont tombés sur les Pyrénées-Orientales mais pas suffisamment pour remplir les rivières. Les arbres fruitiers en pleine floraison ont besoin d'eau : ces trois jours pluvieux sont bienvenus mais ne suffisent pas.
"On prend ce qui tombe et plus y en aura, mieux ce sera", se réjouit Denis Basserie, arboriculteur à Rivesaltes. Cette pluie, l'agriculteur catalan l'a attendue avec une impatience telle que, n'y croyant plus il avait décidé de ne plus se fier à la météo.
On est tous pareils, on voit les prévisions et elles s'évaporent au fil du temps alors maintenant on est beaucoup à ne plus regarder la météo.
Denis Basserie - arboriculteur à Rivesaltes
13 à 20 millimètres
Dans les Pyrénées-Orientales, une quinzaine de millimètres de pluie est tombée en trois jours, jusqu'à 30 mm par endroits.
C'est l'épisode pluvieux le plus conséquent depuis le 12 septembre 2023 mais les quantités tombées ne sont pas de nature à mettre un terme à la sécheresse.
13 à 20mm sur les Pyrénées Orientales, il pleut (enfin) sur le département le plus touché par la sécheresse. #pluie #perpignan #banyuls pic.twitter.com/hVTgYdKhMl
— HD Rain (@HDRain) February 26, 2024
Période de floraison
Pour les arbres fruitiers, la pluie est tombée au bon moment. En pleine floraison, ils se réveillent et ont besoin d'eau. D'autant que depuis deux ans, les arbres sont stressés à cause de la sécheresse.
"L'année dernière il a déjà vécu un état de stress et cette année il commence à anticiper la sécheresse", explique Denis Basserie devant un de ses arbres.
Déjà, les signes de cette sécheresse se font ressentir sur les fleurs, promesses de fruits futurs, "tous les boutons rouges sont en train de devenir blancs et il commence à y avoir des chutes", déplore l’arboriculteur en les ramassant au sol.
Mois déficitaire
Malgré cet épisode pluvieux, février 2024 sera encore un mois déficitaire, ce qui implique que le département reste toujours en situation de "crise pour la sécheresse", avec d'importantes restrictions d'irrigation pour les agriculteurs.
On a des restrictions qui vont de 50 à 80% de diminution d'irrigation, notamment pour les canaux d'arrosage. Ce qui signifie deux à cinq fois moins d'eau.
Jean Bertrand - Service Eau à la Chambre d'agriculture
Depuis un an, la situation est particulièrement tendue sur la vallée de l'Agly, et dans le canal de Rivesaltes. Denis Basserie, pour l'instant, n'a de toute façon pas assez d'eau pour irriguer certaines de ses parcelles.
"C'est malheureusement la vie de notre végétal qui est en jeu, on en a perdu beaucoup l'an passé, cette année, ça risque d'être dramatique", envisage l'arboriculteur.