Sécheresse : comment les pêcheurs ont sorti huit tonnes de poissons de plusieurs étangs... pour les sauver de l'asphyxie

Une nouvelle pêche de sauvetage a été organisée lundi matin, près de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales. La sécheresse est telle dans ce département que les étangs sont en train de disparaître peu à peu. C'est le cas de celui de Saint-Estève, ou les poissons sont en train d'étouffer par manque d'eau et d'oxygène.

Après deux ans de sécheresse, le niveau de cet étang, situé a Saint-Estève en banlieue de Perpignan, a baissé de près de 2 mètres ! Bientôt, il ne ressemblera plus qu’à une simple mare. Les pêcheurs ont donc décidé de sauver les poissons plutôt que de les prélever.

"Si on attend trop longtemps, l’eau risque de se réchauffer un peu trop et les poissons risquent de mourir tous d’un coup. On essaye d’en retirer un maximum mais on n’arrive jamais à tout enlever, vu la surface du lac. On tente d'en extraire un maximum et ceux qui resteront seront un peu moins serrés et ils auront un peu plus d’oxygène", explique Adeline Hérault, référente au pôle technique de la fédération pour la pêche et les milieux aquatiques des Pyrénées-Orientales.

Avec l'aide de bénévoles, quatre techniciens de la fédération de pêche ont jeté leurs filets au milieu de l’étang pour rabattre les poissons vers la berge.

Les poissons sont ensuite attrapés dans des épuisettes. Une capture facilitée par une anode électrique.

Le poisson est tétanisé pendant 10 à 20 secondes, le temps qu’on l’attrape. Mais il n'y a aucune incidence pour lui.

Bastien Périno, garde-pêche

Huit tonnes de poissons sauvés en deux ans

500 kilos de poisson ont ainsi pu être capturés en une matinée dont parfois de très beaux spécimens. Tous ont été relâchés dans la même journée  à une dizaine de kilomètres de là, dans l'étang de Saint-Féliu d'Avall Daval qui lui possède encore un niveau d’eau viable pour la faune aquatique, grâce au système de canaux.

Depuis deux ans, la fédération de pêche et les milieux aquatiques des Pyrénées-Orientales à effectuer une trentaine d’opérations de ce type dans le département, sauvant ainsi huit tonnes de poisson.

Écrit avec P.Georget.